Le Maroc a critiqué de nouveau le PNUD pour avoir validé des études sur l'indice de développement humain qui n'ont pas pris en considération les efforts du Royaume. Pour le gouvernement, il s'agit d'un «manque de rigueur» et de «professionnalisme». Nouvelle polémique entre le Maroc et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le Maroc a critiqué de nouveau le PNUD pour avoir validé des études sur l'indice de développement humain (IDH) qui n'ont pas pris en considération les efforts déployés par le Maroc et les performances réalisées en matière de développement humain. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération publié le jeudi 19 août, le gouvernement s'est dit étonné, une fois de plus, de l'exploitation erronée de certains indicateurs censés mesurer les niveaux de développement humain à l'échelle mondiale, tels qu'établis par des centres en relation avec le PNUD. «La validation par le PNUD, institution de l'ONU, de telles études, dénote d'un manque de rigueur et de professionnalisme et porte préjudice au Maroc et à ses efforts», indique le communiqué. Et pour cause, poursuit le communiqué, «comment le PNUD peut-il objectivement endosser une comparaison internationale lorsqu'en 2010 on publie un « indice multidimensionnel de pauvreté» sur la base de données établies en 2004, soit une année avant le lancement de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH)? ». Le ministère se demande comment le PNUD a pu ignorer les sauts qualitatifs et quantitatifs réalisés dans les domaines pris en charge par ce nouvel indice comme l'accès à l'électricité, à l'eau potable, à l'éducation et à la santé ou encore à d'autres services et biens de base. Le communiqué souligne en outre que pour de nombreux autres pays, les indices utilisés pour cette étude comparative datent, eux, de 2008. «Enfin, comment le PNUD peut-il sérieusement prétendre cautionner un classement lorsque pour de nombreux autres pays, les données datent quant à elles de 2008?». Le gouvernement marocain s'étonne d'autant plus que régulièrement des données statistiques sont rendues publiques au Maroc, et retenues par des institutions aussi sérieuses et crédibles que la Banque mondiale, le FMI et plusieurs autres organes des Nations Unies. Le Maroc, souligne enfin le communiqué, demeure conscient du chemin qui reste encore à parcourir en terme de développement humain durable, et ne ménagera pas ses efforts et ses engagements internationaux. Rappelons qu'en juin, le PNUD avait déclaré qu'il ne changerait pas sa méthode de classement malgré les critiques du Maroc. En réponse, Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan, avait déclaré dans les colonnes d'ALM que «La pertinence de l'indice n'a pas été reconnue par une large partie de la communauté statistique internationale. Au cours des dernières réunions de la commission statistique des Nations Unies, le PNUD a été fortement interpellé sur cet indice et l'usage auquel il donne lieu notamment en matière de classement des pays. Il est un fait que les performances en matière de développement humain se mesurent sur une longue période et ne peuvent être évaluées sur des durées aussi courtes que celles auxquelles se réfèrent le PNUD». Le Maroc avait déjà dénoncé en 2009 un rapport du PNUD dont des indicateurs l'avaient placé à la 132ème place en matière de développement humain.