La sélection du Sénégal s'est jointe à l'évènement footballistique le plus important du continent noir avec, pour seul objectif, d'aller au-delà de la marche qu'elle avait gravie lors de l'édition précédente. Pourtant… Le Sénégal est, au su de tous, une nation où le football est légion. En dépit d'un palmarès maigre, diront certains, le Sénégal siège à la troisième place parmi les Nations africaines, derrière le Cameroun et l'Égypte. Au classement mondial établi par la FIFA, il figure en 33e place. Ça explique tout. Leur surnom de «Lions de la Teranga» est d'une large signification et l'on suppose que lorsqu'ils rugissent, ça risque de faire mal. Ils ont à leur actif une unique participation à la Coupe du monde, c'était lors de la dernière édition de la manifestation footballistique planétaire, en 2002. Et Dieu sait s'ils ont rugi lors de cette édition, qui s'était déroulée en Asie, entre le Japon et la Corée du Sud. En effet, la prestation qu'ils avaient livrée durant le Mondial asiatique est, à elle seule, suffisante pour donner un large aperçu sur cette équipe prestigieuse. Pour cette première participation, les Lions de la Teranga ont laissé la trace de leur griffe dans les annales de la Coupe du monde, lorsqu'ils sont allés jusqu'en quart de finale. Du coup, ils ne représentaient plus que leur patrie, mais un continent tout entier. Ils ont fait vibrer des centaines de millions de fans de football et sont arrivés là où aucune sélection africaine n'est parvenue, à une seule exception. Ce privilège, en fait, ils le partagent jalousement avec le Cameroun. Le Sénégal menait alors une marche impériale, jusqu'à ce que la Turquie mette fin à cette fantastique odyssée. En effet, la belle aventure des Lions allait rendre l'âme sur la pelouse d'Osaka. Le but assassin est intervenu sur un tir de Ilhan Mansiz, en période de prolongation, ce qui est d'autant plus ulcérant. En revanche, en Coupe d'Afrique des Nations, les Sénégalais n'ont pas réussi à briller outre mesure. Leur première participation remonte à 1965. Leur présence ne sera cependant pas régulière et n'excédera pas huit participations, dont une finale en 2002 et une demi-finale en 1990. La Fédération sénégalaise de football a été fondée en 1960. Son affiliation à la FIFA intervint en 1962, suivie de celle à la CAF une année plus tard. Les Lions de la Teranga arborent les couleurs vert et blanc, le capitanat étant assuré par Pape Malick Diop, qui évolue en France, à Lorient. Tout ce beau monde est coiffé par le sélectionneur français, Guy Stéphane, ex-entraîneur de Lyon et de Bordeaux. Il a également été adjoint du sélectionneur de l'équipe de France, Roger Lemerre, pour l'Euro 2000 et le Mondial 2002. Par ailleurs, la force de frappe des Sénégalais réside en une sélection évoluant en totalité à l'étranger. En effet, sur la sélection de 22 joueurs qui prend part à la CAN 2004, seuls deux des trois gardiens de but évoluent au sein du pays. Il s'agit de Omar Diallo (ASC Jaraaf-Dakar) et Kalidou Cissoko (Jeanne d'Arc-Dakar). Pour les vingt autres, le football se déroule en Europe, qui en France, qui en Angleterre, qui en Belgique… Cependant, cette garnison de grosses pointures n'aura pas réussi à relever le premier challenge, face aux Étalons du Burkina Faso, ayant été contrainte au partage des points, à l'issue d'un nul blanc. Les Sénégalais ont notamment buté sur une défense compacte et n'ont pu aboutir à la concrétisation. Une issue qui a profité au Mali, qui a saisi l'occasion pour mener le Groupe B. Pour leur prochaine sortie, les Lions de la Teranga croiseront le fer avec les Harambee Stars du Kenya.