Le Maroc a adopté une loi interdisant l'usage des filets maillants dérivants dans les eaux nationales. Ce programme nécessite une enveloppe de 130 millions DH. Le filet maillant dérivant ne fera plus surface sur les côtes marocaines. Conformément à la réglementation internationale, le Maroc a élaboré la loi 19-07 visant la réglementation de l'utilisation du filet maillant dérivant par son interdiction définitive. Les deux Chambres ont adopté, à l'unanimité, ce dispositif, et ce, en date du 8 juin 2010. En effet, cette loi prévoit l'interdiction de cet engin une année après sa publication au Bulletin officiel. Selon le programme national d'élimination du filet maillant dérivant des côtes marocaines du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, «l'interdiction de l'utilisation de ce filet dans les eaux nationales intervient dans un contexte de préservation de la biodiversité marine et de la protection de certaines espèces vulnérables capturées accidentellement par cet engin destructeur». Les espèces en question, tel qu'il est décrété à l'échelle internationale et appliqué par l'ensemble des pays voisins depuis 2002, sont en l'occurrence les tortues marines, oiseaux de mer et espadon juvénile et géniteurs. Compte tenu de son contexte socio-économique, le Maroc a été exempt de son exécution immédiate et «s'est vu accorder un délai de grâce, sous réserve de présenter un plan d'action national pour l'élimination graduelle et définitive à fin 2011», souligne-t-on au ministère. Dans ce sens, le département de la Pêche maritime a mené une série de réunions avec les professionnels concernés en sous-comité restreint, comprenant les représentants institutionnels, associations professionnelles, l'INRH et l'ONP. La finalité de ces rencontres est d'élaborer le plan de redéploiement vers d'autres techniques de pêche en remplacement du filet dérivant. Par ailleurs, le financement de ce programme nécessite une enveloppe budgétaire de 130 millions dh qui sera financée à partir des fonds dédiés à cette action dans le cadre de l'accord de pêche entre le Maroc et l'union européenne . Selon le ministère, certains armateurs ont proposé d'intégrer dans ce plan d'action la possibilité de la sortie volontaire de la pêche pour les navires utilisant le filet maillant dérivant désirant abandonner l'activité de pêche ou réduire leur flottille. Ainsi, les mesures d'accompagnement prévues dans ce plan d'action consistent en l'indemnisation des engins de pêche, filet maillant dérivant , ou de la sortie volontaire de la pêche, selon le choix de l'armateur, et la mise en œuvre d'un programme de formation des marins pêcheurs sur d'autres techniques de pêche en substitution du filet dérivant. De même, le département de la Pêche maritime, en collaboration avec les associations professionnelles concernées et les Chambres des pêches maritimes, a arrêté la liste définitive des navires utilisant le filet maillant dérivant et ce, sur la base de critères d'éligibilité pré-établis en concertation entre l'administration et la profession.