Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a indiqué que le Maroc réaffirme la nécessité du respect du droit inaliénable des Etats à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire. Le Maroc plaide pour une alliance internationale en vue de promouvoir l'usage pacifique du nucléaire. C'est ce qu'a affirmé, lundi 3 mai, à New York, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri. Intervenant devant la huitième Conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), à laquelle ont pris part plus de 100 délégations, le chef de la diplomatie marocaine a indiqué que le Royaume réaffirme la nécessité du respect du droit inaliénable des Etats à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire. Le TNP est un traité international conclu en 1968 qui vise à réduire le risque que l'arme nucléaire se répande à travers le monde. L'application de ce traité est garantie par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que la vision de SM le Roi Mohammed VI repose sur «un équilibre entre le droit à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire et l'obligation de l'utilisation responsable et transparente de cette énergie». «Le désarmement ne doit pas être perçu comme une concession, mais constituer une contribution effective et nécessaire pour un monde exempt d'armes nucléaires et le renforcement de la paix et de la sécurité mondiales», a expliqué M. Fassi Fihri. Le ministre a exhorté les Etats-parties à honorer «de manière équilibrée et transparente» les obligations issues du TNP et agréées dans les conférences d'examen. «Le Maroc, a dit M. Fassi Fihri, appelle à entreprendre des mesures effectives, en vue de faciliter une entrée en force pratique du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN)». Le ministre a rappelé, dans le même esprit, que l'extension indéfinie du TNP, conclue en 1995, a été entreprise sur la base de la décision d'établir une zone exempte d'armes nucléaires (NWFZ) au Moyen-Orient. Il a déploré, dans ce sens, que «15 ans après, la communauté internationale ne soit pas parvenue à mettre en œuvre la décision sur le Moyen-Orient». Il est question pour le Maroc, selon le chef de la diplomatie, de prendre des mesures pratiques et concrètes pour faire de cette région un espace exempt de l'arme nucléaire. Cette démarche est en mesure, selon le ministre, «d'établir la confiance entre les Etats de la région et l'instauration de la sécurité et de la paix internationales». Le ministre a mis l'accent, par ailleurs, sur la nécessité d'adapter l'approche de la question nucléaire avec le monde d'aujourd'hui qui est différent du contexte dans lequel a été adopté le TNP. Il a noté que le Royaume est convaincu que «l'utilisation pacifique, transparente et responsable de l'énergie nucléaire contribuera indéniablement au développement économique et social». «Le renforcement du régime de non-prolifération ne doit pas poser de nouvelles entraves à la promotion de la coopération internationale et au transfert de la technologie nucléaire pour des besoins pacifiques», a estimé le ministre. Il a rappelé, dans ce cadre, que les besoins internationaux en énergie enregistrent une hausse de plus en plus importante et différenciée entre divers pays et régions dans le monde, précisant que les projections tablent sur une augmentent de 50% à l'horizon 2030 et montrent qu'il serait impossible de dépendre entièrement des ressources de l'énergie fossile.