Le Maroc "réaffirme la nécessité du respect du droit inaliénable des Etats à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, conformément à la vision de SM le Roi Mohammed VI reposant sur un équilibre entre le droit à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire et l'obligation de l'utilisation responsable et transparente de cette énergie", a affirmé, lundi à New York devant la 8ème conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taieb Fassi Fihri. Dans ce sens, le ministre a appelé "les Etats-parties au Traité de non-prolifération nucléaire à faire une évaluation en profondeur et objective de la mise en œuvre des dispositions du Traité en vue de réactiver son esprit et ses nobles objectifs". + Pour une alliance internationale en vue de promouvoir l'usage pacifique du nucléaire+ Il a ajouté qu'à cet effet, "le Maroc propose la mise en place d'une alliance internationale qui œuvre au renforcement des utilisations pacifiques des technologies nucléaires pour la réalisation des objectifs de développement économique et social ". Pour M. Fassi Fihri, le désarmement ne doit pas être perçu comme une "concession, mais constituer une contribution effective et nécessaire" pour un monde exempte d'armes nucléaires et le renforcement de la paix et de la sécurité mondiales. Il a, par ailleurs, exhorté les Etats-parties "à honorer de manière équilibrée et transparente, les obligations issues du TNP et agréées dans les conférences d'examen", soulignant que le Maroc insiste sur la nécessité de "redynamiser les travaux de la conférence sur le désarmement pour une mise en œuvre effective et progressive des 13 étapes adoptées lors de la conférence d'examen en 2000". En sa "qualité de coordinateur avec la France de la mise en œuvre de la déclaration finale de l'article 14, adoptée l'année dernière à New York, le Maroc appelle à entreprendre des mesures effectives, en vue de faciliter une entrée en force pratique du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN)", a-t-il, en outre, indiqué invitant les Etats qui ne l'ont pas encore fait à le ratifier le "plus tôt possible". Dans le même esprit, le ministre a rappelé que l'extension indéfinie du TNP, conclue en 1995, a été entreprise sur la base de la décision d'établir une zone exempte d'armes nucléaires (NWFZ) au Moyen Orient, déplorant que "15 ans après, la communauté internationale ne soit pas parvenue à mettre en œuvre la décision sur le Moyen Orient". Le Royaume "insiste sur la nécessité de prendre des mesures pratiques et concrètes pour faire du Moyen Orient une région exempte de l'arme nucléaire en tant qu'étape importante pour établir la confiance entre les Etats de la région et l'instauration de la sécurité et de la paix internationales", a souligné le ministre. Il a suggéré, par ailleurs, de "tirer profit des résultats de la Conférence de Paris tenue en mars 2010 et du partenariat global pour l'énergie nucléaire". +Pour une nouvelle approche+ Et d'ajouter que le "monde d'aujourd'hui et celui des générations futures est différent du contexte dans lequel a été adopté le TNP", c'est pourquoi, il est nécessaire "d'adapter nos paradigmes de pensée et notre approche de la question nucléaire". A cet égard, le ministre a exhorté les plus de 100 délégations, qui prennent part à cette conférence, à "faire preuve de créativité, d'objectivité et de courage" à l'occasion de l'examen des dispositions du Traité et des questions à l'ordre du jour de la conférence. Le Royaume, a poursuivi le ministre, est convaincu que "l'utilisation pacifique, transparente et responsable de l'énergie nucléaire contribuera indéniablement au développement économique et social", estimant que le renforcement du régime de non-prolifération ne doit pas poser de nouvelles entraves à la promotion de la coopération internationale et au transfert de la technologie nucléaire pour des besoins pacifiques. En effet, a-t-il affirmé, "l'accès à l'énergie est devenu un défi stratégique, eu égard au rôle important qu'elle joue, aujourd'hui plus que jamais, en tant que locomotive de développement durable". Et de rappeler que "les besoins internationaux en énergie enregistrent une hausse de plus en plus importante et différenciée entre divers pays et régions dans le monde", précisant que les projections tablent sur une augmentent de 50 pc à l'horizon 2030 et montrent qu'il serait impossible de dépendre entièrement des ressources de l'énergie fossile eu égard à l'impact sur l'environnement et le caractère limité des réserves. "Ceci confirme, selon le ministre, l'importance extrême des énergies nouvelles, dont les technologies nucléaires nécessaires dans des secteurs vitaux comme la santé, l'industrie, la gestion de l'eau et l'agriculture".