Considérés comme la principale production exportable dans le périmètre de la Moulouya avec 85.000 T dont 60.000 de clémentines, les agrumes assurent 2 millions de journées de travail par an et engendrent 550 MDH de revenus. Dans le but d'améliorer la production agrumicole et la qualité des agrumes au niveau du périmètre irrigué de la Moulouya, l'Office régional du développement agricole de la Moulouya (ORMVAM), l'Association des producteurs des agrumes, l'Institut national de la recherche agronomique, ainsi que le Groupement indépendant de coordination et de contrôle de l'exportation doivent conjuguer au mieux leurs efforts pour réussir les objectifs préconisés par le Plan Maroc Vert. C'est ce que vient d'expliquer à ALM Yahia Ghoumari, chef du service de la production agricole à l'ORMVAM alors que la saison agrumicole actuelle touche à sa fin. L'approche préconisée ambitionne dans un premier temps de résoudre les problèmes existants et qui se rapportent au vieillissement du verger agrumicole de la Moulouya, la faible diversification des produits exportables, l'utilisation non raisonnée des pesticides et des engrais et la prédominance du système d'irrigation gravitaire en dépit de la pénurie chronique en eau du barrage. Ceci dit, la filière bénéficie d'avantages considérables. A cet égard, M. Ghoumari explique: «le secteur est relativement bien organisé grâce aux importantes infrastructures existantes (stations de conditionnement, entrepôts frigorifiques). Elle bénéficie aussi de sa proximité des marchés demandeurs et d'une bonne réputation quant à la qualité gustative de sa clémentine». L'objectif final tel qu'il est expliqué dans une note actualisée de l'ORMVAM est de doubler la production qui est de l'ordre de 212.000 T (pour cette saison) pour atteindre 440.000 T en 2020. Cela passe par le renouvellement des vieilles plantations (le programme porte sur une superficie de 7 000 Ha) et l'équipement en irrigation localisée de 85 % du verger agrumicole (soit 17.000 Ha). Les professionnels et l'Etat mettront aussi en œuvre les actions nécessaires notamment en matière de sensibilisation et d'appui des petits et moyens producteurs en vue de rationaliser les techniques de production. Par ailleurs, et dans le but d'améliorer les conditions de transfert des innovations technologiques, la profession mettra en place un centre interprofessionnel de recherche et de développement des agrumes qui sera représenté à l'échelle régionale. Par souci de répondre aux exigences des marchés internationaux en matière de norme et de qualité, plusieurs actions seront entreprises. C'est le cas de l'adoption d'un système de traçabilité au niveau des exploitations et des stations de conditionnement. Un choix qualitatif qui sera corroboré par l'augmentation de la capacité de conservation post-récolte grâce à l'édification de nouvelles stations de conditionnement ainsi que l'amélioration du cadre incitatif et des procédures d'octroi des aides accordées à la création et l'équipement des unités de valorisation. Cependant, des mesures promotionnelles sont à entreprendre, expliquent plusieurs exportateurs qui attendent «la diversification des débouchés à l'exportation par les opérateurs, l'incitation par l'Etat à cette diversification des débouchés, l'organisation des campagnes de promotion et de publicité au niveau des marchés traditionnels et des nouveaux marchés prometteurs».