Les deux hommes ont tenu à se livrer à un numéro de prestidigitation lors de la conférence de presse qui a clôturé la visite officielle du président français aux USA. Pour les mauvais esprits qui se doutaient de la qualité des relations entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama, les deux hommes ont tenu à se livrer à un numéro de prestidigitation lors de la conférence de presse qui a clôturé la visite officielle du président français aux USA. Le duo de charme et d'insinuation affectueuse était si bien rodé que plus Sarkozy et Obama insistaient sur la bonne santé de leurs rapports, plus apparaissait au grand jour l'ampleur des divergences et des contentieux. Ne pouvant nier par une épaisse langue de bois l'état jugé délabré de ces relations, Nicolas Sarkozy a trouvé une pirouette fort commode. L'amitié est certes solide, mais ne manque pas de vigueur qu'amplifie une originalité toute nouvelle : la transparence et la sincérité comme nouveau mode de fonctionnement. Sarkozy et Obama ont tenu à accorder leurs violoncelles sur de nombreux sujets. Sur l'Iran d'abord. Le président américain qui donnait cette vague impression de camper le personnage de colombe de la famille occidentale, s'est résigné à recourir au Conseil de sécurité de l'ONU. Applaudi des deux mains par Nicolas Sarkozy qui s'est moulé dans le costume de faucon. C'est une question de petites semaines avant que la communauté internationale ne concrétise ses menaces avait dit le président américain. Sur le Proche-Orient et alors que la paix entre Palestiniens et Israéliens vit une dangereuse impasse, C'est Nicolas Sarkozy qui s'est rapproché de l'amertume américaine à l'égard du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Il a utilisé pour cela des mots et de formules qu'on n'entendait plus au sein de la parole diplomatique française. L'impasse de la paix au Proche-Orient serait un facteur encourageant et producteur du terrorisme. Il faut dire que cette parole devenait si contrainte dans son expression que toute connexion entre les deux phénomènes devenait une posture subversive et donc condamnable. Sur l'Afghanistan et alors que des voix américaines autorisées laissaient entendre qu'Obama allait redemander à Nicolas Sarkozy d'augmenter le contingent français dans le pays des Talibans, la Maison-Blanche a eu la courtoisie de ne pas le faire, mais Nicolas Sarkozy a, dans ses interventions , tellement dramatisé les enjeux de sécurité pour la paix dans le monde qui se joue actuellement dans cette région, qu'il ne serait pas étonnant que sa décision d'augmenter les troupes soit simplement reportée à une fenêtre de tir plus adéquate que celle qui s'impose à lui d'aujourd'hui. Autre sujet de discorde franco-américaine, l'appel d'offres lancé par l'armée US de se fournir en avions ravitailleurs. Dans un premier temps, le groupe européen EADS avait été écarté de ce concours. Colère froide de Nicolas Sarkozy qui a pointé le double langage américain et son protectionnisme excessif. Barack Obama a tenu a rassurer son allié européen et invité EADS à rester dans la course.Le gâteau pourrait être partagé avec Boeing. La presse américaine n'avait pas accordé une importance excessive à cette visite de Nicolas. Le très sérieux «Washington Post» s'est proposé de récapituler une grande comparaison de style et de glamour entre les deux First Ladies, Carla Bruni et Michelle Obama, sous ce titre très «Point de vue image du monde», «la Fashion War».