Jean-Pierre Treiber, soupçonné du meurtre de deux jeunes filles en 2004 et arrêté fin novembre après une fuite de deux mois et demi, s'est suicidé dans sa cellule. Des gardiens l'ont retrouvé pendu lors d'une ronde vers 07h15 dans la cellule du quartier d'isolement où il était détenu seul, a précisé à Reuters Guillaume Didier, porte-parole du ministère. Le parquet a ouvert une enquête judiciaire qu'il a confiée à la gendarmerie d'Evry et de Paris, a-t-on appris de source proche de la gendarmerie. «La ministre a ordonné parallèlement une enquête administrative et des inspecteurs de l'administration pénitentiaire devaient se rendre sur place dès samedi matin», a précisé Guillaume Didier. «C'est un geste qui ne suscite aucun commentaire, qu'il faut respecter», a déclaré l'avocat de Jean-Pierre Treiber, Eric Dupond-Moretti. Jean-Pierre Treiber, accusé des meurtres de Géraldine Giraud - fille de l'acteur Roland Giraud - et de son amie Katia Lherbier en novembre 2004, avait été arrêté le 20 novembre deux mois et demi après son évasion de la prison d'Auxerre, dans l'Yonne. Il était classé «détenu particulièrement surveillé» depuis et les gardiens de Fleury-Merogis devaient faire des rondes toutes les heures. Son procès devait s'ouvrir en avril devant la Cour d'assises de l'Yonne et il y risquait la réclusion à perpétuité. Sa mort semble mettre un point final à l'affaire et l'administration pénitentiaire, mise en cause pour l'évasion du meurtrier présumé, risque d'être sur la sellette à nouveau. Bénéficiant d'un poste de contremaître à l'atelier, Jean-Pierre Treiber avait pu fuir caché dans un carton transporté hors de la prison par le camion d'une entreprise. Son évasion n'avait été découverte qu'au bout d'une journée. Pendant sa fuite, Jean-Pierre Treiber avait envoyé plusieurs lettres à des journaux et à son amie dans lesquelles il se disait innocent et livrait des récits détaillés de sa supposée existence dans les bois. Le manège avait duré 74 jours, avant que Jean-Pierre Treiber soit finalement retrouvé dans un appartement du centre-ville de Melun. Trois hommes et une femme soupçonnés de l'avoir aidé ou hébergé durant sa fuite ont été mis en examen pour «recel de malfaiteur» et deux ont été écroués.