Michael Braun, expert américain en matière de lutte anti-drogue, affirme que les jeunes de Tindouf constituent une proie facile pour les recruteurs de l'AQMI. Les camps de Tindouf représentent une mine d'or potentielle pour les recruteurs d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). C'est ce qu'a révélé, mardi 16 février à Washington, un expert américain cité par la MAP. Michael Braun, ancien responsable des opérations au sein de l'agence anti-drogue des Etats-Unis, a affirmé que les jeunes de Tindouf constituent une proie facile pour l'AQMI, vu les conditions de vie précaires dans lesquelles vit la population des camps de la honte. M. Braun, actuellement membre associé au sein de Spectre Group International, une entreprise qui aide le gouvernement US et le secteur privé pour ce qui est des questions sécuritaires, a déploré le fait que dans les camps de Tindouf, «les jeunes âgés entre 16 et 25 ans sont spoliés de leurs droits et vivent dans des conditions abjectes et sans espoir d'un lendemain meilleur». «Les organisations terroristes puissantes telle Al Qaïda au Maghreb Islamique sont des experts en matière de détection de personnes présentant de tels signes de vulnérabilité. Ainsi, les camps de Tindouf représentent une mine d'or potentielle pour les recruteurs de groupes comme AQMI», a fait observer l'expert américain. M. Braun a noté, par ailleurs, que l'AQMI relevant de l'organisation d'Oussama Ben Laden «n'est pas uniquement une organisation terroriste, mais également une puissante organisation criminelle». Il a indiqué que ce groupe est «motivé par le goût du lucre que ce soit en dollars ou en euros». «Il n'y a aucun doute sur les liens et convergences d'intérêts entre AQMI et les forces armées révolutionnaires colombiennes, ainsi qu'avec les puissants cartels mexicains et colombiens», a soutenu l'expert. «Il s'agit là d'un mélange détonnant de plusieurs menaces», a-t-il expliqué. L'expert en matière de lutte anti-drogue a appelé «à ne pas les sous-estimer pour ne pas avoir à en payer l'ultime prix». Ceci dit, il faut rappeler que le Centre européen d'intelligence stratégique et de sécurité (ESISC) avait affirmé dans un rapport publié en 2008 que le front Polisario est devenu l'un des principaux bassins de recrutement de l'AQMI. «La démobilisation et l'imprégnation par l'idéologie salafiste d'une partie des troupes du Polisario constituent en effet une aubaine pour une organisation comme l'AQMI qui a un important besoin de recruter de nouveaux combattants en raison des nombreuses arrestations qui l'affaiblissent et du phénomène d'attrition dû à la mort en opération d'une part significative de ses effectifs», avait souligné le rapport. Le rapprochement entre le Polisario et l'AQMI, s'explique également, selon le rapport par la volonté commune des deux organisations de déstabiliser le Maroc. «Les deux organisations partagent un certain nombre d'objectifs et surtout d'ennemis. La volonté de déstabiliser le Maroc est commune à Al Qaïda et au Polisario. Les deux groupes ont également fait de la Mauritanie une de leurs principales cibles dans la région et une base logistique d'autant plus importante que ce pays est l'une des portes de l'Afrique subsaharienne», explique le centre européen.