La jeunesse spoliée de ses droits dans les camps de Tindouf constitue une proie facile pour les recruteurs du groupe terroriste d'Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), a affirmé mardi à Washington, Michael Braun, un ancien responsable des opérations au sein de l'Agence anti-drogue US (DEA). Dans les camps de Tindouf, "les jeunes âgés entre 16 et 25 ans sont spoliés de leurs droits et vivent dans des conditions abjectes et sans espoir d'un lendemain meilleur", a déploré Michael Braun, actuellement membre associé au sein de Spectre Group International, une entreprise qui aide le gouvernement US et le secteur privé pour ce qui est des questions sécuritaires. "Les organisations terroristes puissantes telle que Al-Qaeda au Maghreb Islamique sont des experts en matière de détection de personnes présentant de tels signes de vulnérabilité", a-t-il dit, faisant observer que les camps de Tindouf représentent "une mine d'or potentielle pour les recruteurs de groupes comme AQMI". Michael Braun a, d'autre part, soutenu qu'Al-Qaeda au Maghreb Islamique, dénomination que porte le "Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat", (GSPC) depuis son allégeance à l'organisation d'Oussama Ben Laden, "n'est pas uniquement une organisation terroriste, mais également une puissante organisation criminelle". Ce groupe "est motivé par le goût du lucre que ce soit en Dollar ou en Euro", a-t-il indiqué. Pour cet expert en matière de lutte anti-drogue, "il n'y a aucun doute sur les liens et convergences d'intérêts entre AQMI et les forces armées révolutionnaires colombiennes, ainsi qu'avec les puissants cartels mexicains et colombiens". Il s'agit là "d'un mélange détonnant" de plusieurs menaces, a-t-il mis en garde, appelant "à ne pas les sous-estimer pour ne pas avoir à en payer l'ultime prix". Un récent article du "Los Angeles Times" a souligné qu'Al-Qaeda au Maghreb Islamique a étendu son contrôle sur le "trafic juteux" de cocaïne transitant par la région du Sahel, en vue de financer ses opérations contre des cibles occidentales. La publication, qui cite des enquêteurs occidentaux, relève qu'AQMI "s'autofinance notamment en offrant sa protection et en acheminant des cargaisons de drogues le long des routes de la contrebande" dans le vaste désert sahélien pour être écoulées en Espagne et en Italie.