Dans cet entretien, Adil Raïss nous parle des projets d'infrastructures de protection de la zone industrielle de Tanger contre les intempéries. ALM : La zone industrielle de Mghougha a été la plus touchée lors des inondations d'octobre 2008. Quels sont les moyens mis en œuvre pour y faire face pendant l'hiver 2010 ? Adil Raïss : Juste après les inondations d'octobre 2008, SM Mohammed VI a donné ses instructions pour qu'un budget soit débloqué au profit des zones sinistrées. A cet effet et pour le lancement des travaux dans notre zone, il nous a fallu bien sûr entreprendre des études et lancer des appels d'offres. Cela a malheureusement demandé beaucoup de temps et n'a pas permis à la zone de bénéficier de son premier niveau de protection. Il faut signaler, par ailleurs, qu'un certain nombre de travaux y ont été réalisés. Ces travaux consistaient au curage du grand canal et du nettoyage du réseau d'assainissement. Les industriels ont aussi pris leurs mesures de protection pour se protéger des inondations. Cela a aidé la zone à résister surtout au déluge qui est tombé le 24 décembre 2009. Pourquoi cette zone demeure la plus exposée aux risques d'inondations ? La zone qui a été la plus touchée par les intempéries survenues en octobre 2008 a connu d'autres inondations qui se sont succédé depuis les années 80. J'estime que c'est un problème général qui ne concerne pas uniquement Tanger. D'ailleurs, les anciennes zones qui ont été réalisées dans le cadre de la politique d'industrialisation et de déconcentration de l'industrie de Casablanca souffrent du même problème. Je rappelle que cette zone qui a été créée en 1975 est implantée sur un site marécageux et au-dessous du niveau de la mer. Les travaux n'ont pas été achevés à l'époque et n'ont pas été conformes pour fournir les infrastructures nécessaires à la création d'une zone industrielle. L'urbanisation qui s'est développée d'une façon rapide autour du site et les travaux réalisés par l'ONCF ont aggravé cette situation. Est-ce que la dynamique de votre zone a été perturbée par la fermeture de quelques unités à cause des inondations d'octobre 2008 ? Des industries qui ont disparu dans la zone ont été rapidement remplacées par d'autres unités, qui sont aujourd'hui très compétitives. Cela démontre la compétence et la capacité de l'entrepreneur à innover et avancer. En quoi consistent les travaux de réalisation d'infrastructures de protection de la zone contre les intempéries? Le projet de protection de la zone contre les intempéries a été établi après les inondations de 2008. Il s'agissait de mettre en place des infrastructures à deux niveaux de protection. Le premier consiste en l'élargissement du grand canal en vue de rendre sa capacité plus importante pour résister à des crues provoquées par les intempéries. Le deuxième consiste à construire des barrages collinaires en amont. Nous, les entrepreneurs de la zone, avons travaillé ensemble avec toutes les parties concernées notamment le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau, la wilaya de Tanger, le Bassin de Loukkos et l'ONCF. Et nous avons convenu de l'urgence du lancement des travaux et de la nécessité d'écourter les délais de réalisation. Les travaux d'élargissement du canal qui démarrent maintenant sont prévus pour être achevés en octobre, alors que les travaux de la réalisation de l'un des barrages seront lancés en mars pour une durée de dix mois. Quelle est la position de l'AZIT par rapport à d'autres zones industrielles ? Nous étions les pionniers dans l'établissement d'une industrie diversifiée dans la région. Notre zone intègre les fleurons de l'industrie nationale. Nous disposons, au sein de la zone, d'une industrie lourde et capitalistique à forte valeur ajoutée et employant un nombre important de main-d'œuvre directe et indirecte. C'est une zone dédiée à plusieurs activités dont l'alimentaire, le bâtiment et l'automobile. Beaucoup d'autres groupes, entre autres français et américains, continuent à y investir. Y- t- il des projets pour la revalorisation de la zone ? Nous avons beaucoup d'idées et nous espérons les réaliser dans l'avenir. Nous nous penchons sur une évolution de cette zone vers le statut du parc industriel.