Les inondations qui ont frappé la ville du détroit, jeudi dernier, ont provoqué d'importants dégâts matériels et des pertes en vie (quatre morts et une personne portée disparue). Les estimations des dégâts causés par les dernières inondations qui ont frappé, dernièrement, Tanger donne un sombre bilan. Le spectacle est beaucoup plus désolant pour les parties les plus affectées de la ville. Les quartiers situés à proximité des oueds de Mghougha, Souani et Lihoud demeurent encore envahis par la boue. Plusieurs habitations et magasins y ont été endommagés. Des habitants et des détenteurs de commerce se disent vivre dans des conditions difficiles. «Nous avons été surpris par les eaux qui ont envahi notre maison. Tous nos effets et mobiliers sont endommagés. Devant cette situation, mes deux enfants et ceux de mes voisins n'ont pas pu aller à l'école», confie cette mère de famille habitant le quartier d'Aouama. Dans la zone industrielle de Mghougha, l'atmosphère est toujours très tendue. Le bruit des engins et des camions servant à l'évacuation de la boue et à la collecte des déchets n'a pas pu donner un peu de dynamisme à cette zone. Celle- ci était considérée, il n'y a pas longtemps, comme la plus active de la ville. L'activité dans les usines est paralysée. Dans des ateliers, des rangées de machines endommagées montrent l'ampleur des dégâts causés par ces dernières inondations. «L'activité ne peut reprendre dans cette zone que dans trois à quatre semaines», précise le président de l'Association de la zone industrielle de Tanger (AZIT), Adil Raïs. Cet arrêt d'activité dans plus de 130 unités de production que compte cette zone entraîne le chômage de près de 30 000 de leurs ouvriers. Le bilan précis des dégâts matériels subis par ces unités n'est pas encore établi. Les pertes sont énormes qui sont «de plusieurs millions de dirhams», estime M. Raïs. La zone industrielle Al Majd d'Aouama n'a pas été épargnée par les crues. Quelques usines de confection et textile sont parvenues à reprendre de leur activité. Le bilan provisoire des dégâts humains fait état, selon les services de la Protection civile, d'une personne portée disparue et trois morts dont les corps ont été retrouvés au niveau de l'oued Mghougha. Le quatrième mort découvert dans la zone d'Aïn Machlaw est un octogénaire qui doit faire l'objet d'une autopsie en vue de déterminer les causes de son décès. A titre préventif et pour faire face à des nouvelles intempéries prévues par les bulletins météorologiques, les éléments de la Protection civile et les Forces armées royales (FAR) qui sont venues en renfort de Rabat se sont vus prolonger leur séjour à Tanger. Ceux- ci pour ont apporté une aide considérable dans les opération d'évacuation des personnes victimes des inondations survenues jeudi dernier. En ce qui concerne des éléments de la Protection civile, ils sont au nombre d'une cinquantaine. Ils sont équipés de leur propre matériel notamment un poste de commandement mobile, une cinquantaine de tentes, six barges à fond plat, six camions de transport, un camion grue, quatre voitures jeep 4/4, trois motos pompes remorquables, quatre motos pompes portatifs. Les dizaines des éléments des FAR venus en renfort, quant à eux, ils sont équipés d'une quarantaine de camions de transport et une douzaine de zodiac de la marine royale.