Driss Benali explique à ALM les enjeux de la nouvelle stratégie de partenariat de la Banque mondiale avec le Maroc. ALM : Que pensez-vous de la nouvelle stratégie de partenariat de la BM avec le Maroc? Driss Benali : La logique de la BM a toujours poussé le Maroc vers des réformes de structure et de développement rapide. Son soutien est clair et ses encouragements pour notre pays sont évidents. Quelles sont les attentes de la BM suite au prêt de 200 millions de dollars accordé au Maroc? Tout d'abord, ce prêt est une grande marque de confiance et d'encouragement pour un pays tel que le Maroc. Mais, la BM demande de la réactivité. Prenons exemple de la Caisse de compensation, la BM, dans une optique économique, demande une réforme rapide au Maroc. Cependant, de l'autre côté, la vitesse de croisière est très lente vu que l'optique dans la réforme de la Caisse de compensation est plus sociopolitique qu'économique, elle est même psychologique. À chaque fois qu'on touche à ce sujet, il y a des histoires. Les classes sociales modestes défendent une caisse qui amortit les prix de denrées vitales pour elle et les classes sociales aisées préfèrent faire la fête en se procurent de la farine, de l'huile, du gaz, ou autres à des prix bon marché.
Pensez-vous que cela va changer? Non, je ne crois pas qu'il y aura un changement. ça ira toujours au rythme du pays. Le Maroc avance avec une locomotive au charbon alors que la BM demande un TGV. Et c'est bien là le point faible du Royaume. En plus, les réformes perdent de leur efficacité avec le temps qui passe.