Pour Lavinia Limon, présidente du Comité américain pour les réfugiés et immigrants USCRI), la population des camps de Tindouf vit dans des conditions critiques et c'est l'Algérie qui en est responsable. Pour elle, il s'agit de séquestrés plutôt que de réfugiés. ALM : En quoi consiste le travail de votre comité ? Lavinia Limon : Le Comité américain des réfugiés et immigrants a été créé en 1911 et il a pour but de venir en aide à ces personnes, en répondant à leurs besoins et en défendant leurs droits. Notre travail porte essentiellement sur le côté humain des conflits politiques, donc notre champ d'action porte sur tout ce qui rentre dans ce cadre, en essayant de faciliter les conditions de vie de ces gens. L'USCRI travaille pour promouvoir la pleine participation des migrants dans la vie communautaire. En outre, l'organisation défend les droits des réfugiés et des demandeurs d'asile dans le monde. L'USCRI offre des programmes de réinstallation, santé et nutrition ainsi que la défense des libertés. Notre organisme travaille avec le Congrès américain pour le compte de qui il établit un rapport annuel sur le respect des droits de ces personnes au niveau mondial. Est-ce que vous vous êtes déjà rendue aux camps de Tindouf ? Personnellement non, mais d'autres membres de l'USCRI y ont été en 2008. Et ils ont élaboré un rapport sur l'état critique qui prévaut dans ces camps dans lesquels la population ne jouit pas de ses droits. Ce rapport a été publié sur note site Internet www.refugees.org Quelles sont les principales conclusions de ce rapport ? Ce rapport a détaillé les conditions dans lesquelles vit la population de ces camps, qui est dans un état critique et dépourvue des droits que garantit le droit international à cette catégorie qui doit jouir des mêmes droits que les citoyens du pays d'accueil. Ces gens ne sont pas des réfugiés, mais plutôt des séquestrés. Alors à qui incombe la responsabilité de la situation actuelle prévalant dans ces camps situés au sud-ouest de l'Algérie ? La responsabilité incombe à l'Algérie en tant que pays d'accueil qui doit veiller à ce que la population des camps de Tindouf jouisse de tous ses droits, comme la liberté de circuler, le droit au travail. Grosso modo, tous les droits dont bénéficie le citoyen algérien. Vous vous êtes récemment rendue à Laâyoune. Comment s'est passé votre séjour dans cette ville, alors que certaines parties essayent de déformer la réalité de ce qui se passe à Laâyoune, en avançant qu'elle est en état de siège permanent. Après mon séjour dans cette ville, j'ai constaté que tout se passe normallement, les gens circulent comme ils veulent et mènent une vie normale. Les moyens de transports terrestres et aériens assurent la liaison avec cette ville, et c'est facile pour tout un chacun de s'y rendre et d'y passer le temps qu'il veut.