Transparency Maroc a présenté, mardi, son rapport sur l'école primaire au Maroc. 39,1% des parents déclarent que la corruption constitue un problème sérieux. Les écoles marocaines ne sont pas épargnées par la corruption. Le rapport d'évaluation de Transparency Maroc, présenté mardi 15 décembre à Rabat, fait état de 29 cas de corruption dans 18 écoles et 13 cas de détournements dans 9 établissements scolaires. L'enquête a ciblé 60 écoles primaires publiques relevant de l'académie du Grand Casablanca et celle de Meknès-Tafilalet et concerné 60 directeurs. Près de 1.400 parents ou tuteurs ont été questionnés soit une moyenne de 17 ménages par école. Le rapport mentionne qu'il y a plus de cas de corruption et de détournement de fonds déclarés dans les écoles qui ne disposent pas de COGES. Parmi les 18 écoles concernées, seulement trois disposaient de conseil de gestion. De même, sur les neuf écoles ayant enregistré des cas de détournement de fonds, une école seulement dispose d'un COGES. Ce qui laisse supposer que l'existence d'un conseil de gestion de l'établissement peut constituer une sorte de «protection» contre la prolifération de ce genre de pratique. Cela dit, l'existence d'une APTE ne constitue pas un frein à la corruption. Et pour preuve, sur les 29 pots-de-vin déclarés, 21 le sont dans des écoles disposant d'une Association de parents et tuteurs d'élèves (APTE). Pour ce qui est de la question de la corruption, 39,1% des parents interrogés déclarent qu'elle constitue un problème sérieux au Maroc alors que 21,5% sont indécis. Si près de 92% des directeurs reconnaissent que la corruption est un grave problème, 63,3% estiment néanmoins que le système scolaire reste épargné de la corruption et seulement 28,4% sont convaincus que le système scolaire est touché par le fléau. Le coût de l'école pour les parents, l'absence de latrines, le délabrement des locaux et le manque de fournitures et de manuels scolaires pour les élèves figurent parmi les principales difficultés relevées. Le coût de l'école vient en premier dans la liste des principaux problèmes rencontrés par les ménages. En effet, 34,5% d'entre eux (41% en milieu rural) considèrent que le coût de l'école est le principal problème qu'ils doivent affronter, suivi par l'absence de latrines (27,4 et 34,5% en milieu rural), le délabrement des classes et des locaux (27,2%) surtout en milieu rural (35%). Plus de la moitié des écoles concernées par l'enquête ne disposent pas de conditions adéquates (absence d'eau potable, locaux en piteux état…) pour fonctionner correctement. L'enquête fait également ressortir la faible satisfaction des parents concernant la scolarité de leurs enfants. 50,2% la considèrent comme moyenne et 13% la jugent médiocre, voire très médiocre. Cette insatisfaction s'explique en partie par la faiblesse des prestations de services scolaires. Seulement 15,6% des ménages interrogés affirment que leurs enfants ont pu bénéficier de la distribution de manuels, 12% des fournitures scolaires, 4,3% de l'uniforme, 0,7% du transport scolaire, 24,5% des médicaments et vaccins et 12,7% des activités extrascolaires. Pour 20,5% des parents, l'absentéisme des enseignants constitue un grave problème. Face aux différents problèmes rencontrés, peu de parents avouent porter plainte. Leur part oscille entre 20 à 37% selon les types de problèmes. Ces taux augmentent lorsqu'il s'agit de problèmes touchant la santé ou l'intégrité physique des enfants.