Khadija Ryadi estime que les recommandations de l'IERdoivent être mises en œuvre. ALM : Comment voyez-vous la situation des droits de l'Homme au Maroc? Khadija Ryadi : La situation des droits de l'Homme au Maroc est inquiétante parce que les acquis de notre pays en matière de droits de l'Homme semblent être menacés. L'Etat n'a pas respecté tous ses engagements. Les recommandations de l'IER n'ont pas été toutes mises en œuvre. Certaines dispositions légales ne sont pas appliquées notamment des dispositions de la Moudawana. On enregistre aussi de plus en plus de poursuites judiciaires non équitables, en particulier dans les affaires liées au terrorisme. Mais plusieurs acteurs politiques, économiques et associatifs sont quasi unanimes sur les avancées enregistrées par le Maroc dans les droits de l'Homme. Qu'en dites-vous ? Certes, les recommandations de l'IER sont positives, mais elles doivent être mises en œuvre. L'impunité persiste au Maroc. L'abus de pouvoir est ressenti dans certains cas. La justice est toujours instrumentalisée par l'Etat. La justice ne jouit toujours pas de l'indépendance pour rendre des jugements équitables. La liberté de la presse est en régression. Les jugements dont ont fait l'objet certains journalistes et organes de la presse n'étaient pas équitables. Des journalistes ont été incarcérés, ainsi que des militants associatifs. Comment votre association célébrera-t-elle cette journée mondiale ? Cette journée sera célébrée sous le thème: «Respect des libertés, une constitution démocratique et une vie décente pour tous». Et nous allons organiser deux rassemblements à Rabat.