Sorti récemment dans les salles belges, le film «Les barons» de Nabil Ben Yadir a rencontré un franc succès. Le réalisateur évoque la participation de son film au 9ème Festival international du film de Marrakech. ALM : Pourquoi avez-vous choisi de faire une comédie pour partager votre regard sur la réalité des quartiers défavorisés de Bruxelles ? Nabil Ben Yadir : Malgré le fait que ce film soit une comédie, «Les barons» essaie de montrer la réalité des jeunes Bruxellois d'origine marocaine. Et l'humour est la seule manière de briser des tabous. Aussi le choix de la comédie pour un film tourné dans les quartiers populaires est important pour moi, car en Belgique c'est une première. Les gens nous attendaient avec un drame social, tourné à l'arraché et on est venu, avec une comédie en scope avec d'excellents comédiens, montrer que nous aussi on aime le cinéma et on a de l'humour. Vous présenterez votre film à la neuvième édition du Festival international du film de Marrakech, qu'est-ce que cela représente pour vous ? C'est un honneur pour moi, car le Festival de Marrakech est un très grand événement cinématographique et je suis aussi très curieux de voir la réaction du public marocain, en espérant que le film sera distribué au Maroc. Votre film a rencontré un franc succès en Belgique. Vous vous y attendiez? Je suis le premier surpris et agréablement surpris ! On a l'impression que le public attendait ce film , les salles ne désemplissent toujours pas. Je suis sur un nuage. C'est votre premier film et pourtant on remarque la participation de plusieurs stars du cinéma. Vous avez voulu frapper fort dès votre premier film? La participation dans «Les barons» de stars de grand calibre tels que l'acteur français Edouard Baer, le Flamand Jan Decleir et le comique algérien Fellag ou encore l'acteur marocain Salaheddine Ben Moussa est le fruit de rencontres. J' ai toujours rêvé de tourner avec ces comédiens et là j'ai tout simplement réalisé mon rêve, et c'est le bonheur. «Les barons» en bref Projeté depuis le 4 novembre dans une dizaine de salles à Bruxelles et en Wallonie, mais aussi en Flandre, le premier long métrage de Nabil Ben Yadir, bruxellois d'origine marocaine, a enregistré 20.000 entrées. Au box-office, «Les barons» se situe à la 9ème place, un résultat exceptionnel pour un film belge. «Les barons» dont parle Nabil Ben Yadir, c'est un groupe de jeunes de Molenbeek, un quartier défavorisé de la capitale belge, pour la plupart d'origine marocaine. Leur philosophie se résume en quelques mots : «Pour être un baron, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain naît avec un crédit de pas et chaque pas te rapproche de la mort».