Samir Aboulkacem met l'accent sur la nécessité de procéder à un amendement du Code pénal pour incriminer la trahison à la nation. ALM : Le PAM a annoncé qu'il présentera un amendement pour incriminer la trahison à la nation. Qu'est-ce qui justifie cette démarche? Samir Aboulkacem : Notre initiative émane de notre attachement profond aux valeurs de la citoyenneté. Ces principes qui sont destinés à protéger et garantir les libertés au sein de la société, nous mettent dans l'obligation de défendre les causes de la patrie. La scène politique nationale a été marquée récemment par des développements divers, notamment la visite effectuée par un groupuscule de séparatistes à Tindouf. Notre souci de défense de la patrie a été interpellé par ce comportement, d'où notre devoir de réagir. En quoi consiste votre proposition? Les questions d'ordre politique doivent être traitées au sein des institutions afin que ces dernières traduisent ces questions dans le cadre de propositions et de projets de loi. Nous souhaitons une définition claire de l'acte de trahison. Et par la suite, il faudra définir avec précision les peines qui y correspondent. Nous voulons tracer des frontières claires entre la défense des droits et des libertés et la défense de la patrie. Ceci afin d'éviter les excès des séparatistes qui prétendent défendre les droits et les libertés individuelles et éviter par la même un éventuel excès des autorités publiques qui défendent l'intégrité de la patrie. Que dites-vous du volet concernant la mise en œuvre de la législation spéciale que vous revendiquez? Le groupe des séparatistes qui a effectué récemment une visite à Tindouf a commis un acte de trahison envers la patrie. Mais la législation pénale actuelle ne contient pas des dispositions spéciales qui déterminent clairement les contours de cet acte criminel. Dans l'affaire du groupe de Tamek, se pose le problème de la non-rétroactivité des lois. Mais il est d'usage dans plusieurs pays à travers le monde que lorsqu'un acte d'une telle ampleur survient, le législateur procède à la mise en place d'une «législation exceptionnelle» dans la perspective d'une législation spéciale. Le législateur marocain peut procéder de la sorte. Le discours royal a adressé un message clair sur la citoyenneté. Quel commentaire en faites-vous? Le Souverain a appelé tous les acteurs à être clairs dans leurs positions. Il ne peut y avoir désormais duplicité. Il s'agit d'un appel à tous les acteurs à se mobiliser. Les partis politiques ne doivent plus se contenter de rendre des communiqués de dénonciation. Il est question de traduire les positions par des actes concrets.