Les décisions des tribunaux de Rabat condamnant le Journal Hebdomadaire à verser une amende à l'ESISC ont été confirmées, mercredi 30 septembre, par la Cour suprême. Le Journal est condamné à verser à ce centre des dommages et intérêts s'élevant à trois millions DH. L'affaire du procès de l'ESISC contre le Journal Hebdomadaire refait surface. La Cour suprême a confirmé, mercredi 30 septembre, les verdicts rendus en première instance et en appel par les tribunaux de Rabat contre cet hebdomadaire. Le Journal a été condamné à verser au Centre européen de la sécurité et de l'intelligence stratégique (ESISC), basé à Bruxelles, une indemnité de 250.000 euros, soit près de trois millions de dirhams pour préjudice subi et atteinte à la notoriété du Centre. Contacté par ALM, le président de l'ESISC, Claude Moniquet, a affirmé que son centre a été acculé par l'intransigeance du Journal Hebdomadaire. «Le communiqué publié par notre avocat, le bâtonnier Mohamed Ziane a résumé parfaitement les faits. Nous avons été acculés à ce procès par l'intransigeance de Me Jamaï et consorts qui ont eu plusieurs années pour se rétracter et présenter les excuses que nous étions en droit d'attendre», a indiqué M. Moniquet. «Non seulement ils ne l'ont pas fait, mais ils ont multiplié insultes et insinuations malveillantes, allant jusqu'à mettre ma sécurité physique et celle de mes collaborateurs en danger. Ils ne l'ont pas fait et ont donc pris leurs responsabilités», a-t-il révélé expliquant qu'il n'a plus rien à ajouter à tout ce qui a déjà été dit, depuis novembre 2005, sur «cette triste affaire». Le Centre européen avait décidé d'entamer les procédures de réouverture de l'exécution entreprise en 2006, à la suite du premier jugement rendu en février 2006. Au lendemain de la publication du jugement, l'avocat du président de l'ESISC, Me Mohamed Ziane, avait affirmé que le Journal Hebdomadaire avait trois ans, depuis sa première condamnation, pour trouver une solution juste et équitable et présenter son «mea culpa» à l'ESISC pour le préjudice né de la diffamation dont il fut l'objet en décembre 2005. «Les responsables de cette publication ont continué, pendant toute cette période, à narguer le centre allant jusqu'à diffuser la photo de son directeur, Claude Moniquet, en alléguant de sa supposée appartenance aux services secrets israéliens, ce qui, par voie de conséquence, est de nature à mettre en péril sa vie et son intégrité physique», a-t-il indiqué à la MAP après la publication du jugement. Me Mohamed Ziane avait précisé que le directeur de l'ESISC voyageait régulièrement dans les pays du Moyen-Orient et du Proche-Orient, fréquente et assiste à de multiples conférences et débats publics. «Compte tenu de l'entêtement des responsables du Journal à voir dans le rétablissement de la vérité une renonciation à leurs principes, l'ESISC a demandé au greffe du tribunal de 1ère instance de Casablanca la reprise de l'exécution des décisions de justice», avait affirmé Me Ziane. Pour rappel, l'affaire avait éclaté en novembre 2005. Le premier jugement rendu contre le Journal Hebdomadaire remonte à cette année. Le verdict a été rendu par la juridiction à la suite d'une plainte pour diffamation et injure déposée par l'ESISC contre le «Journal Hebdomadaire», après la publication dans son édition du 3 décembre 2005 d'un article au sujet d'un rapport de l'ESISC sous le titre «Le front Polisario partenaire crédible de négociations ou séquelles de la guerre froide et obstacle à une solution politique au Sahara occidental ?». L'hebdomadaire «Le Journal» avait mis en cause les méthodes de travail, l'éthique et l'indépendance de l'ESISC, selon les arguments de ce centre.