Salaheddine Mezouar a souligné que les prérogatives qui lui ont été déléguées par le président sont toujours en vigueur. Il affirme, en outre, que les rumeurs à propos d'un éventuel retrait du RNI de la majorité rentrent dans le cadre des surenchères politiques. Le chef du mouvement réformiste au sein du RNI, Salaheddine Mezouar, monte au créneau pour commenter les derniers développements de la polémique qui secoue la maison interne de son parti. Le membre du bureau exécutif du Rassemblement national des indépendants a affirmé, lundi 19 octobre, dans une interview accordée au quotidien «Al Jarida Al Oula», que la délégation qui lui a été accordée par le président du parti, Mustapha Mansouri, pour assurer la gestion du parti est toujours en vigueur. «Se référant à la formule que le président du parti nous a proposée et que nous avons acceptée, nous constatons qu'il délègue, en vertu de laquelle, au Conseil national, avec tous ses membres, les prérogatives de la gestion du parti, la supervision de ses décisions et la préparation pour la tenue d'un Conseil national du parti», a affirmé Salaheddine Mezouar, expliquant que le mouvement réformiste s'est attelé à la mise en œuvre de bonne foi et sans aucun esprit de complot visant le président. «A cet effet, nous avons adressé des convocations aux membres du bureau exécutif afin de tenir une réunion de préparation de la tenue du Conseil national, ce à quoi nous nous sommes engagés envers le président», poursuit M. Mezouar. «Nous étions surpris par la suite par le fait que le président ait interdit l'émission des convocations depuis le siège du parti. C'était là le premier renoncement de sa part aux termes de l'accord conclu entre nous. Le deuxième renoncement c'est lorsqu'il a adressé lui même des convocations aux membres avec le même ordre du jour, tout en notant que ma convocation est annulée et illégale», ajoute M. Mezouar. Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à quitter la dernière réunion du bureau exécutif en compagnie de certains membres du bureau exécutif, M. Mezouar a souligné que ce qui a motivé cette démarche c'est «l'énervement et le manque de respect» de la part du président Mustapha Mansouri envers eux. «Nous étions mis alors devant deux choix. Soit entrer en accrochage avec le président, qui est en même temps la troisième personnalité dans la pyramide du pouvoir au pays (...) soit se retirer en toute sérénité, suivant la logique de la responsabilité, et de revenir ainsi, encore une fois, aux bases du parti et à l'opinion publique», a-t-il révélé. Le chef du mouvement réformiste a indiqué que «nous continuons à entamer des contacts avec les militants et recueillir les signatures qui confirment ce qui a été dit dans notre appel, celui qui a enclenché cette dynamique». Commentant les informations qui circulent à propos d'un éventuel retrait du RNI de la majorité, Salaheddine Mezouar a noté que «cela rentre uniquement dans le cadre des surenchères politiques et des positions immatures auxquelles nous faisons face à travers le mouvement réformiste». Et d'ajouter que «Maâti Benkaddour n'a jamais évoqué la question du retrait de la majorité. Le président du RNI essaye d'exploiter son état psychologique à des fins personnelles. Nous sommes devant une personne qui est le troisième homme dans la pyramide de l'Etat et qui fait usage de mensonges et de manœuvres. C'est très dangereux. Ce sont des allégations dénuées de tout fondement». Salaheddine Mezouar a affirmé, en outre, que Maâti Benkaddour ne demande pas le retrait de la majorité mais le questionnement du Premier ministre à propos de ce qui s'est passé lors de l'élection du président de la Chambre des conseillers, ajoutant que le président du RNI, à travers sa gestion des élections, est le premier responsable de l'échec de Maâti Benkaddour à être réélu à son poste. Ceci dit et sous un autre angle, Salaheddine Mezouar a fait savoir que le membre du bureau national du PAM, Fouad Ali El Himma, avait demandé, au départ, de rejoindre le RNI et que Mustapha Mansouri n'a pas donné suite à cette demande. Il a indiqué, par ailleurs, que «nous n'avons aucun partenariat avec le Parti Authenticité et Modernité», expliquant que la relation avec ce parti ou n'importe quel autre parti doit être bâtie sur la base des discussions internes dans le cadre des institutions. Toujours à propos du PAM, M. Mezouar a souligné que ce parti est «une nouvelle réalité et une nouvelle force qui a obligé tout le monde à déterminer ses positionnements et ses positions». Les relations entre le PAM et le RNI n'ont pas cessé de connaître des hauts mais surtout des bas. Le premier juin dernier, et quatre jours après l'annonce officielle du PAM de sa sortie de la majorité parlementaire, le président du RNI, Mustapha Mansouri, avait annoncé un divorce par consentement mutuel entre son parti et le parti dirigé par Mohamed Cheikh Biadillah.