Dans cet entretien, Abdelkarim Jouaïti fait part à ALM de la stratégie de la direction régionale du ministère de la Culture à Tadla-Azilal. ALM : Que pensez-vous de la situation culturelle à Tadla-Azilal ? Abdelkarim Jouaïti : Tadla-Azilal occupe une place primordiale sur le plan culturel au Maroc. C'est une région qui se constitue d'une panoplie de composantes sociales ayant participé à l'enrichissement de notre patrimoine culturel comme les Berbères, les Arabes… Tadla-Azilal, au fil de l'histoire, a réalisé d'énormes progrès dans le domaine culturel par la diversité des chansons populaires, de l'artisanat…. L'expérience du sophisme, par exemple, a donné naissance à des ouléma connus sur le plan national, dans le domaine de la poésie, du théâtre… Tadla-Azilal recèle, en quelque sorte, d'un tourisme culturel qui participe au développement économique de la région. Quelles sont les réalisations de la direction du ministère de la Culture dans la région de Tadla-Azilal ? D'abord, le problème dont souffre notre région est l'absence d'infrastructures culturelles. Et c'est dans ce sens que nous avons participé à la construction de Maisons de la culture, de bibliothèques… La région regorge aussi de monuments historiques qui, malheureusement, souffrent de dégradation. Nous avons restauré ces sites historiques et fait des études pour protéger ce patrimoine culturel et historique. Disposez-vous d'une stratégie et d'un plan d'action dans le domaine culturel à Tadla-Azilal ? Avec la collaboration du wali de Tadla-Azilal, du conseil régional, des élus, des autorités locales de la région, nous mettons l'accent sur les infrastructures, la protection du patrimoine culturel et les monuments historiques, l'organisation d'un grand nombre de manifestations culturelles avec la participation d'écrivains, de poètes, de dramaturges du Maroc et de l'étranger… afin d'enrichir notre patrimoine culturel. Quels sont les problèmes qui entravent le développement culturel à Tadla-Azilal ? On n'a aucun problème sur le plan matériel grâce au soutien du wali et du ministère de tutelle. Nous avons grand besoin de ressources humaines qualifiées et capables de participer au développement culturel de la région. Le patrimoine culturel, qui s'élargit et s'enrichit d'année en année, a besoin de cadres bien formés dans le domaine culturel. On voudrait que la société civile participe à la préservation et à l'enrichissement de cette culture. C'est à elle qu'incombe la responsabilité de promouvoir ce secteur vital qui est la pierre angulaire de tout développement social. La culture naît de la société civile. Nous avons donc besoin d'associations culturelles, de troupes folkloriques, de poètes, de dramaturges… Les institutions de l'Etat se limitent à l'encadrement de la culture et c'est la société civile qui en donne naissance.