Les prix à la consommation ont reculé plusfortement que prévu en septembre dans la zone euro. Les prix à la consommation des 16 pays utilisant l'euro ont reculé de 0,3% en septembre en rythme annuel, selon les chiffres publiés par Eurostat, ce qui renforce les anticipations de maintien des taux d'intérêt à un niveau bas. Ils avaient reculé de 0,2% en août, de 0,7% en juillet et de 0,1% en juin. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une baisse de 0,2% en septembre. La Banque centrale européenne (BCE) s'est fixé comme objectif un taux d'inflation annuel légèrement inférieur à 2%. Elle ne voit pas s'installer la déflation, qu'elle définit comme une baisse des prix prolongée, parce que la décrue des prix actuelle s'explique surtout par un effet de comparaison avec l'envolée des prix des carburants constatée l'année dernière. L'indice du sentiment économique de la zone euro publié mardi a montré que les anticipations d'inflation par les ménages et les entreprises avaient rebondi en septembre après six mois de recul. Divers rapports et indicateurs laissant penser que la zone euro est vraisemblablement sortie de la récession au troisième trimestre, les marchés se prennent à spéculer sur le moment où la BCE recommencera à augmenter les taux, alors que son taux de refinancement est actuellement à 1%. Les économistes pour leur part ne voient pas de hausse des taux avant le troisième trimestre de 2010. «La déflation s'élargissant dans la zone euro en septembre et les tensions inflationnistes de fond restant très faibles, le moins que puisse faire la BCE est de conserver une politique accommodante pendant encore un bon bout de temps et ne pas succomber à la tentation d'un resserrement monétaire anticipé du fait d'une amélioration de l'activité actuellement dans la zone euro», commente Howard Archer (IHS Global Insight). «En dépit d'un probable retour de la croissance au troisième trimestre (...) de sérieux obstacles demeurent à l'encontre d'une croissance saine et durable. En conséquence, une rechute économique reste tout à fait possible», ajoute-t-il.