La crise est un nouveau paramètre de taille dans le projet de loi de Finances 2010. Les débats promettent d'être houleux à l'hémicycle. «Nous devons intégrer la dimension de la crise économique mondiale. 2010 sera une année de transition». Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, a introduit désormais un nouveau paramètre de taille dans ses calculs pour le projet de loi de Finances 2010: la crise. Sans aucun conteste, le budget de l'exercice prochain sera l'un des dossiers les plus animés à l'hémicycle. Déjà, pour la loi de Finances 2009, des élus de la nation avaient reproché à Salaheddine Mezouar le fait que le texte n'avait pas pris en considération les ondes négatives de la crise économique mondiale. Les débats promettent donc d'être houleux. Le projet de loi de Finances 2010 comprend trois axes fondamentaux. D'abord, il y a le soutien de la croissance par la demande intérieure à travers l'augmentation de l'investissement public et le soutien du pouvoir d'achat. Deuxièmement, il y a le volet de l'accélération des réformes sectorielles. Et enfin, l'intégration des fragilités révélées par la crise à travers des mesures ciblées en faveur de l'exportation, du tourisme et des IDE. Les équipes de Salaheddine Mezouar veulent faire «une loi de soutien de la croissance pour que le Maroc post crise soit encore plus fort et plus attractif». En effet, pour l'année prochaine, le gouvernement prévoit un taux de croissance de 3,2 %. Les prévisions tablent sur une croissance de 4,1 % du PIB non agricole et un baril de pétrole de 70 dollars contre un taux d'inflation tournant autour de 2,5 %. En dévoilant ses prévisions, le Premier ministre a envoyé une circulaire, en date du 26 août dernier, aux différents départements ministériels dans l'élaboration de leurs propositions. La circulaire n'a surtout pas omis de souligner que ces propositions doivent prendre en considération un contexte difficile caractérisé par la crise économique mondiale. Baisse des transferts des MRE, déficit de la balance commerciale, chute des exportations…le tableau de bord n'est pas très encourageant. Les recettes touristiques ont chuté de 11,5% ou -3,77 milliards de dirhams au cours des sept premiers mois de cette année, s'établissant à 28,93 milliards de dirhams à fin juillet dernier contre 32,7 milliards de dirhams un an auparavant, selon les derniers indicateurs mensuels des échanges extérieurs de l'Office des changes. À fin juillet 2009, les échanges commerciaux du Maroc avec l'étranger ont porté sur une valeur de 219,87 milliards de dirhams contre 293,04 milliards de dirhams un an auparavant, soit une baisse de 25% ou -73,16 milliards de dirhams. Pour les IDE, des organismes internationaux restent malgré tout optimistes pour le Maroc. Selon une étude menée par le FDI Intelligence, une division spécialisée du groupe britannique de presse «Financial Times LTD», le Maroc est classé troisième meilleure destination des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique pour 2009-2010, derrière l'Afrique du Sud et l'Egypte.