De 5,6 % en 2008 à près de 5% pour 2009, le taux de croissance pour l'exercice 2010 passerait à 3,2 %. Le projet de loi de Finances 2010 est axé sur la préservation de l'emploi. Le gouvernement prévoit un taux de croissance de 3,2% pour l'année 2010. Soit une perte de deux points par rapport au taux estimé pour l'exercice 2009 qui est de l'ordre de 5 à 5,7%. Le taux de croissance économique au Maroc avait atteint 5,6% en 2008, 2,7% en 2007 et 8,1% en 2006. Une évolution en dents de scie liée auparavant au niveau de la performance de la campagne agricole. Mais, cette année, la crise économique mondiale, un nouveau paramètre de taille, a poussé le gouvernement Abbas El Fassi à revoir à la baisse ses ambitions. Au menu du Conseil de gouvernement, réuni mardi 21 juillet, à Rabat, sous la présidence du Premier ministre Abbas El Fassi, le projet de loi de Finances au titre de l'année 2010 a été longuement présenté par Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances. Ce taux de croissance de 3,2% pour l'exercice prochain est basé sur un baril de pétrole de 70 dollars et un taux d'inflation de 2,5%. «Le projet de loi de Finances s'assigne plusieurs objectifs notamment la gestion de la crise afin de limiter son impact sur l'économie nationale, à travers le soutien du rythme de croissance par la demande intérieure, tout en se focalisant sur l'investissement public, l'habitat et les projets sectoriels structurants de l'économie», a souligné M. Mezouar à l'issue du Conseil de gouvernement. La demande intérieure figure au cœur du plan de relance puisque la demande extérieure a considérablement régressé au cours des six premiers mois de cet exercice. Le pays a été touché par la crise économique internationale qui a affecté les pays de l'Union européenne (UE), principal marché du Maroc avec 66% des échanges commerciaux pour un totale de 32 milliards d'euros. Par ailleurs, Les dispositions du projet de loi de Finances 2010 veulent appuyer les politiques sectorielles pour accélérer leur réalisation. Et ce, pour préserver l'attractivité de l'économie nationale, renforcer les politiques régionales et poursuivre les chantiers d'aménagement urbain en vue de réaliser un développement régional équilibré, selon le ministre de l'Economie et des Finances. Ce projet de loi ambitionne également de soutenir les secteurs touchés afin de préserver l'emploi et les capacités de production et d'exportation, en traitant en priorité le déficit de la balance des paiements. La même source indique que ce projet vise aussi à assurer les équilibres macroéconomiques et limiter le déficit budgétaire afin de maîtriser l'endettement. Le commerce extérieur a été l'un des points majeurs de cette première réunion consacrée au projet de loi de Finances 2010. Pour faire face aux contraintes liées à la balance des paiements, M. Mezouar a mis l'accent sur «la nécessité d'élaborer des mesures de nature à soutenir les exportations, à impulser davantage le secteur touristique et à attirer les investissements étrangers en vue de prémunir les avoirs extérieurs». Loi de Finances 2009 : Des réalisations conformes aux prévisions Pour 2009, le taux de croissance devra ainsi s'établir entre 5 % et 5,7 % dans un contexte non inflationniste grâce à la dynamique de la demande intérieure et aux résultats positifs de la campagne agricole, selon M. Mezouar. Pour les échanges commerciaux, les indicateurs des secteurs liés à la demande extérieure ont enregistré un recul à cause de la crise internationale. En ce qui concerne les réserves marocaines en devises, elles sont à un niveau satisfaisant par rapport à d'autres économies similaires, selon le ministre. Concernant les Finances publiques, il a précisé que les recettes fiscales, enregistrées à fin juin, sont conformes aux prévisions de la loi de Finances. Pour les dépenses, les charges de la compensation ont accusé une nette régression en raison de la baisse des prix sur le marché international. Le taux de réalisation des dépenses d'investissements a atteint 70 %, a-t-il noté, ajoutant que l'actualisation des prévisions de la loi de Finances a donné lieu à un déficit de l'ordre de 2,6 %.