Annonçant que l'Agence nationale de la PME (ANPME) s'occupera désormais exclusivement de la mise à niveau, la directrice générale de cet organisme, Latifa Echihabi, précise que 2004 sera l'année du lancement réel du Fonds national de la mise à niveau (FOMAN). ALM : Récemment créée, l'ANPME a tenu récemment son Conseil d'administration. Quels ont été les points forts de ce conseil ? Latifa Echihabi : Le Conseil d'administration que nous avons tenu récemment a été l'occasion de valider notre stratégie de promotion des PME dans un processus de mise à niveau. Le bilan de notre première année d'exercice ayant été satisfaisant, avec une forte implication de l'ANPME dans le conseil et l'assistance technique, doublée d'une prise en main de certains dossiers relatifs à la mise à niveau. Pour l'année 2004, nous avons décidé de nous consacrer exclusivement à la mise à niveau de l'entreprise marocaine. Le chantier est ambitieux et représente pour nous un défi à relever. Sachant que votre mission comprend également un volet réservé à la promotion des PME en démarrage, qu'est-ce qui explique ce changement d'orientation ? La position de certains opérateurs et partenaires quant à la nécessité d'aider également à la création d'entreprises se comprend. Mais il faut être pragmatique et se rendre à l'évidence qu'à elle seule, la mise à niveau nécessite une mobilisation aussi générale que cohérente. Créer davantage d'entreprises est certes une priorité, mais assainir l'environnement des entreprises déjà présentes sur le marché, leur donner les moyens de se mettre au diapason des enjeux actuels comme à venir est encore plus prioritaire à mon sens. La création d'entreprises dépasse à la fois les moyens et les objectifs de l'ANPME. Cela étant, il est vrai qu'il faut accompagner les entreprises en stade de création. Un effort que l'on peut également consentir par l'adoption de mesures complémentaires en vue d'améliorer l'offre du conseil et de l'assistance technique. Ces actions peuvent être menées également par les Centres régionaux d'investissement, dont il faut consolider les capacités financières et humaines. Mais là est une réflexion qu'il faut mener à part et qui suppose une synergie entre plusieurs partenaires, qu'ils soient étatiques ou privés. Qu'en est-il de l'accès, toujours difficile, aux sources de financement de la mise à niveau, dont les entreprises souffrent ? Y a-t-il une stratégie menée dans ce sens par l'ANMPE ? Le problème se pose au niveau de la communication. Et c'est justement pour palier cet handicap que nous avons lancé plusieurs actions de sensibilisation, à travers tout le pays, pour que les entreprises soient au courant des moyens financiers qui existent et qui ne demandent qu'à être utilisés. Nous avons à cet égard élaboré un Guide de la mise à niveau que nous voulons simple et convivial afin d'informer les opérateurs quant à ces moyens, mais aussi pour mettre ces derniers en contact avec les sources de financement. Les banques marocaines ont également un rôle à jouer, aussi bien par la présentation de ces moyens que par l'accompagnement des entreprises dans leur utilisation et leur gestion. Dans ce sens, l'année 2004 sera l'année du lancement réel du Fonds national de la mise à niveau (FOMAN), doté d'un budget de 200 millions de dirhams dans le cadre du programme MEDA. La signature de la convention relative à ce fonds ayant été réalisée en juillet 2003, celui-ci est désormais opérationnel.