La convention du Fonds de garantie de la restructuration financière a été signée récemment. Latifa Echihabi, directrice de l'Agence nationale des PME, en livre les détails. ALM : Une convention relative au Fonds de garantie de la restructuration financière vient d'être signée entre le ministère des Finances, l'ANPME et la CCG. Quels en sont les objectifs? Latifa Echihabi : Le Fonds de garantie de la restructuration financière, mis en place avec la coopération française, couvre trois grands types d'actions au profit des PME, les unes visant l'amélioration de l'environnement général des entreprises, les autres l'accès au financement et, enfin, les dernières portant sur le conseil et l'assistance techniques. Doté de 10 millions d'euros, ce fonds est destiné à appuyer le rééchelonnement des dettes des entreprises industrielles ou de services liés à l'industrie, envers les banques. En d'autres termes, il vise à garantir les crédits bancaires contractés par ces entreprises et devant faire l'objet d'une consolidation. Dans quelle mesure l'action de l'ANPME se situe-t-elle ? L'Agence a notamment en charge le volet conseil et assistance techniques aux PME, et à ce titre, elle assure le pilotage et la coordination des multiples programmes nationaux et internationaux en la matière. Dans ce sens, le fonctionnement du Fonds obéit à une sorte de division des tâches entre la Caisse centrale de garantie (CCG) et l'ANPME. Ainsi, alors que la première assurera la gestion du Fonds et l'instruction de la demande de consolidation des crédits bancaires des PME, l'Agence sera appelée à fournir l'assistance technique nécessaire à la réalisation du diagnostic stratégique et financier de l'entreprise éligible à la garantie du Fonds, et qui constitue un préalable à l'octroi de cette garantie. Concrètement, comment fonctionnera ce Fonds ? Les modalités opérationnelles du Fonds peuvent être regroupées en trois grandes étapes dont le détail figure sur le site Web de l'ANPME. La première étape concerne la mobilisation des experts directement par les entreprises pour la réalisation du diagnostic stratégique et financier, et la validation de la demande de l'entreprise par l'ANPME. La deuxième étape porte sur la réalisation du diagnostic stratégique et financier, la validation de ses conclusions par le chef d'entreprise et l'ANPME, et la transmission par l'ANPME du rapport de ce diagnostic à la CCG. La troisième et dernière étape débute par l'introduction par l'entreprise auprès de sa banque de sa demande de consolidation de dettes accompagnée du rapport de diagnostic, demande transmise par la banque au Comité de garantie auprès de la CCG pour examen et octroi de la garantie du Fonds. Qu'en est-il de la stratégie de consolidation des mécanismes de soutien aux PME initiée l'Agence ? En effet, l'Agence n'a de cesse de chercher à accroître la qualité de ses prestations, j'en veux pour illustration, les axes d'amélioration déjà mis en œuvre ou sur lesquels nous travaillons actuellement. Je citerais d'abord l'assouplissement des critères d'éligibilité des entreprises aux actions d'assistance technique financées dans le cadre du Fonds national de mise à niveau (FOMAN), en vue d'élargir l'assiette de la population des PME éligibles. Ainsi, la durée d'existence de l'entreprise est ramenée de 3 à 2 ans, le nombre de cadres de 3 à 2 et le bilan total porté de 40 millions à 70 millions de dirhams. Notons que le coût de l'expertise est pris en charge à hauteur de 80% par l'ANPME. Un deuxième axe d'amélioration important prévoit l'extension du FOMAN à d'autres secteurs de services liés à l'industrie. En troisième lieu, l'agence envisage de lancer une nouvelle initiative consistant à mettre en place un produit d'appel, sous forme de diagnostic rapide, fournissant au chef d'entreprise une radioscopie de son unité, de sorte à l'inciter à adhérer à un projet de modernisation compétitive.