Appelant à l'édification du nouvel Etat mauritanien sur les bases de la justice sociale et de la démocratie, le nouveau président mauritanien élu, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé, dimanche, qu'il sera le président de tous les Mauritaniens. Le nouveau président mauritanien élu, Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé qu'il sera le président de tous les Mauritaniens, appelant à «l'édification du nouvel Etat mauritanien sur les bases de la justice sociale et de la démocratie». S'exprimant lors d'une conférence de presse, dimanche soir, après son élection aux présidentielles, M. Ould Abdel Aziz a indiqué que «la démocratie est le seul moyen d'assurer l'alternance pacifique au pouvoir», promettant une gestion transparente des affaires de l'Etat. Le nouveau président a remercié le peuple mauritanien, la communauté internationale et les partenaires de son pays pour le soutien qu'ils ont accordé à l'opération électorale. Il a également réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption par les moyens légaux, quitte à réformer la loi si c'est nécessaire. Mohamed Ould Abdel Aziz a recueilli 52,58% des voix. Le taux de participation s'est élevé quant à lui à 64,58%. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a mené le coup d'Etat militaire en août 2008, en Mauritanie, avant d'être élu dès le premier tour de l'élection présidentielle, veut mener une «lutte sans merci» contre la «gabegie» et se présente volontiers comme le président des pauvres. Mais sa victoire a été immédiatement contestée par ses principaux opposants qui dénoncent un coup d'Etat électoral, à l'issue de fraudes qu'ils qualifient de massives lors du scrutin du samedi 18 juillet. Pour ses partisans, ce militaire de 53 ans, dont la moustache noire s'accorde à son austérité affichée, s'est démarqué de sa réputation d'homme discret, d'homme de l'ombre, pour sillonner le pays en multipliant les discours publics, notamment dans les quartiers déshérités. Il a multiplié les promesses, notamment d'une baisse du coût de la vie, tirant à boulets rouges contre les malfaiteurs qui ont pillé le pays pendant des décennies. Mais pour ses détracteurs, le général putschiste fait preuve d'un populisme éhonté et a utilisé les moyens de l'Etat pour sa propre ambition présidentielle. Et ils ne lui pardonnent toujours pas d'avoir renversé le premier président du pays démocratiquement élu, en mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dont il était pourtant chargé d'assurer la sécurité. L'ancien chef de la garde présidentielle est né en 1956 à Akjoujt (au nord-est de Nouakchott) et est issu de la tribu maraboutique des Oulad Besbâ, fortement présente en Mauritanie et au Maroc voisin. Son père, commerçant, a longtemps vécu au Sénégal. Mohamed Ould Abdel Aziz rejoint l'armée mauritanienne en 1977, à sa sortie de l'Académie royale militaire de Meknès au Maroc. Il gravit rapidement les échelons et est chargé de la mise en place et de la direction du bataillon formant la garde présidentielle créée sous le régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005). Sous sa férule, ce corps de l'armée devient particulièrement influent dans la vie politique mauritanienne, jusqu'à être à l'origine du coup d'Etat militaire ayant renversé le président Ould Taya en août 2005.