Le conflit en RDC est actuellement au centre de plusieurs rencontres entre les dirigeants de la région, avant la tenue d'une réunion la semaine prochaine à Bruxelles. La République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi se sont finalement mis d'accord lundi sur un mécanisme de concertation bilatérale susceptible de permettre la résolution du différend qui les oppose. Le ministre congolais des affaires étrangères, Leonard She Okitundu, s'est ainsi entretenu à Kinshasa avec son homologue burundais, Therence Sinunguruza, en visite officielle depuis dimanche, pour mettre un terme à la détérioration des relations entre les deux pays depuis l'implication des forces armées burundaises dans la guerre en RDC. Si aucune déclaration officielle n'a suivi leur rencontre, le chef de la diplomatie congolaise a toutefois exprimé le vœu de voir d'autres pays suivre l'exemple du Burundi pour l'établissement d'une paix durable dans la région des Grands Lacs. Souhait qui semble avoir été entendu puisque mardi, le président rwandais Paul Kagamé, en visite de deux jours en Angola, et son homologue angolais José Eduardo Dos Santos ont à leur tour discuté des moyens de faire avancer le processus de paix en République démocratique du Congo. Parallèlement, les ministres des affaires étrangères de l'Angola, du Rwanda, de la RDC et de l'Ouganda se sont aussi réunis dans la capitale, Luanda, pour préparer un nouveau sommet régional consacré à la situation dans l'ex-Zaïre. Si l'issue en est encore incertaine, ce retour au dialogue vient en tout cas apaiser plusieurs mois de nouvelles violences et d'accusations mutuelles. En août 1998, les rebelles de RDC, soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, avaient lancé une offensive contre le régime de Laurent Désiré Kabila. Les troupes du Zimbabwe, de la Namibie et de l'Angola étaient alors venues prêter main forte au président de la RDC. En 1999, un accord de cessez-le-feu, celui de Lusaka, maintes fois violé depuis, avait été signé par toutes les parties, mais l'accalmie n'a véritablement été constatée qu'après l'assassinat de Laurent Désiré Kabila en janvier 2001, et l'arrivée au pouvoir de son fils Joseph. L'ONU avait alors envoyé une force pour superviser le retrait des troupes étrangères, prévu en 1999, et a tenté un retour aux discussions. Les rencontres préparatoires pour «le dialogue inter-congolais» n'ont pourtant débuté qu'en octobre dernier. Elles déboucheront finalement sur la tenue d'une réunion entre les dirigeants de la région, à Bruxelles, les 15 et 16 janvier prochain, sur proposition du ministre belge des affaires étrangères, Louis Michel. Ancienne puissance coloniale de l'ex-Zaïre, la Belgique appelle aujourd'hui les représentants de l'opposition non-armée et de la société civile congolaise à se retrouver dans sa capitale pour une «table ronde» qui portera sur la gestion de la transition, la sécurité et l'organisation d'élections dans le pays.