Deux religieux, un imam et un prêtre, ont été interpellés la même semaine pour proxénétisme. En l'espace d'une semaine, deux interpellations dans des affaires de proxénétisme ont marqué l'actualité française. Les deux faits-divers ont eu droit à de gros titres à la Une de la presse parisienne pour une simple raison : le statut religieux des mis en cause puisque l'un est un imam et l'autre est un prêtre. Le premier, imam d'une mosquée à Orange (Vaucluse), a été arrêté par la police judiciaire de Montpellier dans le cadre d'une enquête menée pendant plusieurs semaines par une brigade spécialisée. Une enquête qui aurait été déclenchée suite à des soupçons suscités par les disproportions manifestes existant entre le patrimoine de l'imam et ses recettes officielles en tant que responsable de mosquée. Les investigations ont conduit à l'interpellation de l'intéressé pour «proxénétisme aggravé en bande organisée, aide au séjour irrégulier et blanchiment». On découvre alors que celui qui incarnait, le jour, le rôle d'un homme de Dieu prônant la vertu et prêchant la parole divine, jouait un autre rôle, le soir. Un rôle plus juteux. Il gérait un réseau de filles d'origine maghrébine dont des mineures marocaines qu'il faisait venir du Maroc d'une manière irrégulière avant de les faire travailler pour le compte de son réseau de prostitution en contrepartie de l'argent dépensé pour les faire venir en France et de leur protection pendant leur séjour dans ce pays. Le deuxième est un prêtre de Metz. Selon les procès-verbaux de son interpellation, il servait d'intermédiaire entre des jeunes prostituées et un réseau de clientèle. L'enquête démarre à la mi-juin quand la gendarmerie de Metz lance une enquête sur un réseau de prostitution qui opérait entre la région française de la Moselle, le Luxembourg et la Belgique. L'affaire prend une tournure assez spéciale lorsque les gendarmes chargés de l'enquête découvrent que l'un des intermédiaires dans un vaste réseau de prostitution n'était autre qu'un prêtre d'une cinquantaine d'années. Selon les éléments de l'enquête révélés par la presse française, le religieux qui a été, lui-même, pris en flagrant délit avec une jeune prostituée a été mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée. Une accusation que son avocat rejette tout en affirmant que son client «pensait qu'il s'agissait d'un salon de massage. Mon client ignorait qu'il s'agissait d'un réseau de prostitution». Et pour ce qui est de la mise en relation d'une fille avec un client, l'avocat a indiqué que le prêtre «a fait preuve d'une certaine naïveté et de méconnaissance du code pénal. Il a essayé d'aider maladroitement une jeune fille qui avait besoin d'aide et le voilà mis en examen pour proxénétisme aggravé alors que ça n'a rien à voir avec ce qu'on peut imaginer». Entre le cas de l'imam de mosquée d'Orange et celui du prêtre de Metz, on s'aperçoit que le proverbe marocain qui dit que «l'imam dont on souhaitait la bénédiction est entré dans la mosquée avec ses babouches» s'applique aussi aux «imams» des autres religions. C'est dire que l'on ne sait plus chez qui chercher la bénédiction.