Le président de la Communauté urbaine de Casablanca, Saâd Abassi souligne que certains chevillards sont à l'origine des problèmes ayant accompagné le transfert des abattoirs à leurs nouveaux locaux. ALM : Comment réagit la Communauté urbaine au nouveau débrayage des chevillards ? Saâd Abassi : La communauté urbaine de Casablanca a toujours été prédisposée pour le dialogue en vue de résoudre tous les problèmes qui ont accompagné le transfert des abattoirs aux nouveaux locaux dans la préfecture de Ben M'sik Sidi Othmane. L'évolution de tout le processus a été suivie de près par les observateurs concernés notamment la presse nationale.Samedi dernier, bien avant le déclenchement de la grève, on les a attendus plus de trois heures, pour répondre à leurs doléances inscrites dans une correspondance adressée à la Communauté urbaine. Mais malheureusement, ils ne sont pas venus, et en plus ils ont fermé leurs téléphones portables, pour ne pas être joints. C'est-à-dire, ils ne veulent pas de dialogue. Ils créent des problèmes au lieu de chercher à les résoudre comme ils se plaisent à le colporter.. Le pire, c'est lorsque certains d'entre eux demandent le retour aux anciens abattoirs. La communauté urbaine est toujours prête pour ouvrir un dialogue sérieux afin de régler tous les vrais problèmes. Maintenant, ils observent la grève et certains chevillards inondent le marché par la viande qui provient de l'extérieur de la ville. Que faire pour régler définitivement ces problèmes ? Depuis le transfert des abattoirs aux nouveaux locaux, c'est une minorité des chevillards qui provoquent des problèmes et observent aujourd'hui la grève. Les autres, plus des deux tiers de l'effectif des chevillards, qui exercent aux nouveaux locaux, sont forcés de ne plus travailler. Les protestataires qui profitent de la situation les empêchent d'accéder à leur lieu de travail sous la menace. Ce n'est pas une grève. La législation interdit ces pratiques. S'il n'y avait pas ce comportement agressif, l'activité dans les nouveaux abattoirs ne serait pas paralysée. Là, il faut dire qu'il ne s'agit pas de grève dans les règles de l'art. Mais ce sont des manœuvres de certains chevillards qui exploitent la situation pour en profiter, en introduisant la viande de l'extérieur de la ville. Ce comportement, il faut le signaler, ne fait que faire prospérer l'abattage clandestin dont ils feignent de se plaindre. Avec ce genre d'attitude, ils entravent le développement du secteur. Ils devront assumer leur responsabilité. Mais ce sont les citoyens casablancais qui subiront les conséquences de ces déréglements. Qu'en dites-vous? On a créé pour Casablanca et les Casablancais, des abattoirs modernes pour mettre un terme aux débordements des anciennes installations, aux magouilles qui se pratiquaient et combattre l'abattage clandestin. On cherche à accompagner le développement de la ville et non pas le contraire. Les anciens locaux datent d'une époque révolue et ne peuvent plus subvenir aux besoins d'une aussi grande métropole que la capitale économique du pays. Les nouvelles installations et leurs équipements modernes, la transparence et le contrôle du circuit gênent certains chevillards qui n'arrivent pas à changer leur comportement. Une question d'éducation. On a changé les installations, on a installé des équipements modernes, mais on ne peut pas changer la mentalité. On a les mêmes problèmes au marché de gros, à la gare routière d'Ouled Ziane et dans d'autres secteurs. C'est une question de mentalité.