Mohammed Drissi, secrétaire général du Parti de l'action, affirme que son parti, qui se considère proche des partis dits centristes, fait la distinction entre les alliances dites électorales et celles dites politiques. ALM : Que représente pour vous l'étape des élections communales ? Mohammed Drissi : Pour notre parti, nous considérons que les prochaines élections communales constituent effectivement une étape importante dans le sens de la consolidation de la démocratie locale à travers l'élection des conseils locaux urbains et ruraux. Ces conseils incarnent une avancée vers la régionalisation élargie comme choix stratégique dans la perspective de l'édification de l'Etat des régions au Maroc. De même, les prochaines élections communales constituent une opportunité permettant de tester la bonne gouvernance locale qui nous interpelle tous. En outre, les effets des prochaines élections ne se limitent pas seulement à l'élection des conseils locaux, mais vont aussi préfigurer la nature de la formation des autres collectivités locales tels que les conseils régionaux, les conseils provinciaux, les conseils préfectoraux ainsi que le tiers de la Chambre des conseillers.
Aurez-vous un allié dans ces élections ? Nous considérons que les discours entretenus au sujet des alliances entre les partis politiques lors des élections revêtent un caractère plutôt tactique que stratégique. C'est pour cela que la règle générale veut que chaque parti politique mène tout seul sa campagne électorale en se contentant de présenter ses propres candidats. Car même les partis qui ont noué des alliances politiques à l'instar des partis de la Koutla, n'ont pas pu s'entendre sur des candidatures communes. Le Parti de l'action qui se considère proche des partis dits centristes fait la distinction entre les alliances dites électorales et celles dites politiques. Les alliances dites électorales exigent un consensus sur des candidats communs. Ce qui est difficile à réaliser en raison des contraintes régissant l'action partisane au Maroc. Par contre, les alliances dites politiques sont dictées par le résultat obtenu par chaque parti. Pensez-vous que les citoyens se déplaceront en masse aux bureaux de vote le 12 juin ? D'abord le taux de participation aux élections communales est toujours plus élevé comparé à celui des élections législatives. Car si la mission du parlementaire consiste essentiellement à légiférer et à contrôler l'action du gouvernement, la mission de l'élu local consiste à gérer les problèmes ayant trait à la vie quotidienne du citoyen avec lequel il a un contact direct et permanent. Le citoyen est par conséquent plus attentif et plus réceptif aux discours véhiculés lors des campagnes pour les élections communales. La qualité et le nombre des candidats y contribuent également. Pour ce qui est des prochaines élections les nouvelles dispositions du code électoral, notamment le quota de 12% affecté aux femmes, auront certainement un impact positif sur le taux de participation.
Comment voyez-vous les chances de la femme dans le prochain scrutin ? Pour ce qui est des élections communales, le problème ne se pose pas en termes de chances, car n'oublions pas que le taux de participation des femmes dans les conseils élus était jusqu'à présent insignifiant ou quasiment nul. Actuellement, la situation est différente puisque le code électoral accorde aux femmes un quota de 12% dans toutes les communes quelles soient urbaines ou rurales si bien que siègeront dans toutes les communes un minimum de 2, 4 ou 6 femmes en tant que conseillères. La balle est donc dans le camp des partis politiques qui doivent accréditer le maximum de femmes aux élections communales du 12 juin prochain.