Lahcen Akka, technicien de renom, livre son avis sur l'état actuel de l'athlétisme national et ses enjeux. ALM : La Fédération a adopté une nouvelle structure de la commission technique. Qu'en pensez-vous ? Lahcen Akka : Une réunion a été tenue après le départ de Saïd Aouita entre les membres du bureau fédéral et une vingtaine d'entraîneurs nationaux. Il a été décidé d'opter pour une nouvelle structure de la commission technique, en l'occurrence, désigner quatre techniciens chargés de superviser plusieurs disciplines (vitesse et haies, fond, demi-fond et marathon, saut et lancer). Cette expérience n'est pas une nouveauté. Mais, il faut toujours un directeur technique national qui coiffe ces quatre disciplines.
Les derniers résultats des jeunes athlètes nationaux sont decevants. A quoi est due cette régression ? Il y a d'abord un manque de gestion. Il faut multiplier les centres de préparation et il est primordial que toutes les Ligues aient des centres régionaux. L'autre problème qui menace l'athlétisme national est le dopage. Nous relevons également le manque d'équipements sportifs et de matériels de compétition et d'entraînements. Dernièrement, Rachid Ramzi a été contrôlé positif à l'EPO. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? J'étais très mécontent et très triste. Rachid Ramzi est un athlète que je connais. Je connais aussi son entraîneur qui est un grand ami. C'est malheureux que cela soit arrivé. Le phénomène du dopage est un fléau mondial. J'ai connu Rachid Ramzi avant qu'il regagne le Bahreïn. Et c'est dommage que les athlètes marocains soient touchés par ce fléau. Rachid Ramzi est d'origine marocaine. On ne connaissait pas le dopage pendant les années 60, 70 et même les années 80. Mais à partir des années 90, c'est devenu un problème mondial qui a touché aussi l'athlétisme national. Les cas deviennent de plus en plus nombreux. Et il est urgent de trouver une solution. Il ne faut pas attendre la Fédération internationale d'athlétisme pour faire les tests anti-dopage, la FRMA est amenée à procéder au contrôle inopiné d'une façon sérieuse, non seulement des éléments de l'équipe nationale, mais aussi dans les clubs. J'ai entendu dire qu'il y a même des cadets et des juniors qui se dopent dans les clubs nationaux. Et c'est malsain.