La deuxième édition du Festival international des droits humains se poursuit jusqu'au 6 mai. Omar Louzi, son président, explique les enjeux du festival et les difficultés rencontrées lors de son organisation. ALM : Pouvez-vous nous parler de cette deuxième édition du Festival international des droits humains ? Omar Louzi : Cette deuxième édition a démarré le 1er mai et se poursuivra jusqu'au 6 du même mois. Y seront projetés 62 films en provenance de 25 pays. Après le Chili lors de l'édition précédente, cette année, le pays invité d'honneur du festival est la Palestine. Aussi après Ingrid Betancourt, l'an dernier, on rend hommage cette année à Aung San Suu Kyi qui est leader d'opposition birmane, prix Nobel de la paix et en résidence surveillée depuis 20 ans. Parmi les films qu'on présente, je citerais, «Le chasseur de dictateurs» qui retrace le combat contre les dictatures de Reed Brody, le numéro deux de Human Rights Watch. Cette année, en plus du grand prix Benzekri à travers lequel on récompense les meilleurs films en compétition, nous avons créé un nouveau prix. Il s'agit du prix du jeune public et pour lequel concourent des spots publicitaires de 30 secondes destinés à sensibiliser aux droits humains. Est également prévu un forum sur la liberté de la presse qui comprendra la projection d'un film sur le droit à l'expression, ainsi qu'une table ronde sur la littérature traitant des années de plomb et où seront présents plusieurs écrivains. Quel est l'objectif du festival ? Comme je le dis toujours, la seule star dans ce festival ce sont les droits humains. En effet, l'objectif de cet événement est de diffuser la culture des droits humains à travers le cinéma et particulièrement les films documentaires. Quand on parle des droits humains, il n'est pas question seulement que des droits politiques mais de l'ensemble des droits : civiques, socio-économiques, linguistiques et culturels... À travers les 62 films projetés, le festival traite tous les volets et les thématiques des droits humains. Par ailleurs, on célèbre aussi cette année, le 60ème anniversaire de la charte de la Déclaration internationale des droits humains. Sera parmi nous à cette occasion, Stéphane Hessel, un des cinq rédacteurs de la Charte universelle des droits humains, le seul à être en vie. Ce militant d'origine juif-polonais est l'un des plus farouches opposants de la politique israélienne dans les bandes palestiniennes.
Quel est le budget du festival ? Et avez-vous rencontré des difficultés lors de son organisation ? L'année dernière, notre budget était de 600.000 DH. Cette année, en comptant les promesses des partenaires, il est de 769.000DH. Mais pour l'instant, on fait avec ce qu'on a dans nos caisses, c'est-à-dire 160.000DH. Il faut dire que nous avons eu quelques difficultés lors de l'organisation. Et ce, alors même que notre pays est en plein mutation et fait des droits humains une de ses priorités. Les financements publics se sont rétractés, parmi eux le CCDH prétextant l'insuffisance de ses ressources financières. Alors qu'il est le premier censé épauler notre action. Tandis que, pour sa part, la Commission européenne m'a indiqué qu'elle a versé 4 millions d'euro au CCDH pour qu'il aide les ONG marocaines à promouvoir la culture des droits humains. On avait redemandé au CCDH de financer au minimum le prix Benzekri qui est d'une valeur de 50.000 DH. Mais, M. Herzeni, président du CCDH s'est excusé, avançant qu'aucune somme ne nous a été allouée parce que son institution prépare son festival en novembre et qui s'intitule «Les rencontres méditerranéenne du film des droits humains». Ce dernier est organisé par le CCDH, une organisation étatique, et celle-ci doit avant tout rester dans son rôle de médiateur.