Pour une reprise des négociations entre les Palestiniens et les Israéliens, Washington a besoin du soutien des diplomaties sérieuses du monde arabe. Washington veut réactiver le dossier du conflit israélo-palestinien. C'est que vient d'affirmer George Mitchell, émissaire américain pour le Proche-Orient en visite au Maroc depuis hier mardi. «Nous croyons que la solution de deux Etats vivant l'un à côté de l'autre dans la paix constitue la meilleure et la seule solution susceptible de résoudre ce conflit», a indiqué M. Mitchell à son arrivée au Maroc. La nouvelle administration veut donc adopter une attitude active sur ce dossier qui avait été mis en quarantaine par l'administration Bush durant son deuxième mandat. Pour l'ancien président américain, trouver une solution à ce conflit n'était pas une priorité. Car, la situation sur le terrain n'exigeait pas une intervention américaine. Israël est en position de force. Les Palestiniens ne sont pas en mesure d'exiger quoi que ce soit puisqu'ils sont divisés à la fois géographiquement, entre deux territoires, et politiquement entre deux gouvernements. La nouvelle administration américaine, elle, a une autre approche. L'approche défendue par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et qui a reçu le soutien de Barack Obama, est simple : parvenir à une solution dans l'affaire israélo-palestinienne est la clé pour avancer dans la stabilisation de l'ensemble de la région du Proche-Orient. Or, il se trouve que, pour parvenir à une solution dans ce conflit, il faut rouvrir les canaux diplomatiques sérieux qui avaient aidé à aboutir à des résultats prometteurs comme les négociations d'Oslo et les accords qui ont été signés par la suite entre les Israéliens et les Palestiniens. Les promoteurs de la paix et les médiateurs sérieux et désintéressés, il n'y en a pas beaucoup dans cette affaire. Il y a le Maroc qui a toujours aidé au rapprochement des points de vue entre les deux parties à chaque fois qu'on a sollicité son intervention et sa médiation, et il y a l'Egypte qui apporte aux négociations une garantie de réussite à l'image de son poids politique important dans la région. Pour le reste, il y a des perturbateurs qui ont tenté de s'inventer un rôle dans cette affaire et qui ont fini par déstabiliser l'action arabe à force de multiplier les interventions hasardeuses, improvisées, et, souvent, intéressées. «L'un des éléments essentiels pour atteindre cet objectif (NDLR, la paix au Proche-Orient) demeure le soutien du gouvernement et du peuple marocains», a souligné l'émissaire américain dans une déclaration à la MAP. Une sorte d'invitation «diplomatique» au Maroc pour qu'il reprenne son rôle dans la région. Un appel auquel M. Fassi Fihri a répondu en indiquant que «le Maroc et les Etats-Unis continueront leurs concertations afin de relancer les négociations sur des bases saines». Le Maroc semble donc n'avoir qu'une seule condition : que tout soit entrepris sur «des bases saines».