Le réseau euro-méditerranéen d'agences de promotion des investissements, ANIMA, prescrit un «remède anti-crise pour les Européens», en investissant dans les pays du sud de la Méditerranée, notamment le Maroc. Où faut-il investir en temps de crise ? Le réseau euro-méditerranéen d'agences de promotion des investissements, ANIMA, conseille aux entreprises européennes un relais de croissance, à moindre coût. Dans une récente étude, ce réseau prescrit un «remède anti-crise pour les Européens», en investissant dans les pays du sud de la Méditerranée. «Dans ce contexte particulier, les pays du sud de la Méditerranée présentent une proposition crédible pour les entreprises européennes: à la fois des relais de croissance solvables et des coûts de production compétitifs, soutenus par un système bancaire plutôt épargné par la crise», explique Emmanuel Noutary, directeur du programme Invest in Med dans ce réseau. Le Maroc est cité parmi les pays «remède» car sa monnaie ne s'est pas dépréciée. «Contrairement aux autres pays en développement du monde, les monnaies des pays sud-méditerranéens se maintiennent bien face à l'euro. Depuis un an, les monnaies jordanienne, égyptienne et libanaise se sont appréciées de 10 à 13%, le dirham marocain de 3% et le dinar algérien de 5 %», ajoute-t-on. Selon ce réseau, les opportunités qu'offrent les pays du sud de la Méditerranée sont nombreuses. De prime abord, il y a la distribution et la logistique. Depuis 10 ans, ANIMA note que ces pays ont considérablement développé leurs réseaux d'infrastructures de transport, quel que soit le mode considéré. En chiffres, on constate une augmentation de 25 % pour les aéroports principaux, de 7 % pour les ports principaux et de 60 % pour les autoroutes. «Malgré cela, un saut qualitatif reste à franchir pour les opérateurs logisticiens et les Européens auraient tout intérêt à saisir cette opportunité. Au-delà de l'accès à un marché immédiat, la perspective d'une reprise de la consommation mondiale à l'horizon 2010-2011 est un argument supplémentaire pour prendre des positions aujourd'hui dans une zone qui voit passer –entre Suez et Gibraltar- 25 à 30% des flux mondiaux de marchandise à forte valeur ajoutée (conteneurs, hydrocarbures)», indique-t-on chez ANIMA. L'autre opportunité que ce réseau propose aux investisseurs européens est le BTP. Contrairement à ce qui est constaté en Europe, le bâtiment semble ne pas souffrir dans les pays du sud de la Méditerranée, selon la même source. Et d'ajouter : «Malgré quelques bulles immobilières qui ne demandent qu'à exploser, à Marrakech par exemple, et l'engagement massif des pays du Golfe –qui ont subi la crise financière de plein fouet- dans ce secteur, beaucoup de programmes en cours semblent devoir se maintenir». Le secteur des nouvelles technologies figure également parmi les niches à saisir. «La région produit un grand nombre d'ingénieurs et de start-ups dans le domaine des nouvelles technologies. La téléphonie mobile y est florissante et le développement de la 3G pourrait permettre à la région de trouver enfin un positionnement sur ce secteur, au-delà des traditionnelles délocalisations des centres de support client», suggèrent les analystes d'ANIMA. Pour ces trois secteurs, le réseau demande aux pouvoirs publics de ces pays du sud de la Méditerranée d'investir massivement dans la formation professionnelle.