Standard & Poor's table sur une réduction des transferts des MRE de 5 à 10 % en 2009. La balance extérieure du Maroc serait relativement moins exposée selon cette agence de notation. Standard & Poor's estime la baisse des transferts des MRE entre 5 et 10% pour l'exercice 2009. Dans une étude publiée cette semaine, cette agence de notation financière s'est penchée particulièrement sur les transferts d'argent effectués par les ressortissants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord vers leur pays d'origine. Ces transferts risquent à moyen terme de refluer sous l'effet de la crise économique, selon cette étude de Standard & Poor's. Cette agence prédit «un possible ralentissement des transferts d'argent vers les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient en raison de l'impact négatif du ralentissement économique sur les revenus des travailleurs à travers le monde». Le scénario central retenu par Standard & Poor's table ainsi sur une réduction de ces transferts «comprise entre 5 et 10%» en 2009 pour la Tunisie, l'Egypte, le Liban, la Jordanie et le Maroc. D'après l'étude de Standard & Poor's, les balances extérieures du Liban et la Jordanie sont les plus susceptibles d'être «affectées» par un reflux, tandis que celles du Maroc, d'Egypte et de Tunisie seraient «relativement moins exposées». L'agence Standard & Poor's considère toutefois que l'impact d'une chute des transferts d'argent sur la note souveraine des Etats concernés serait «probablement négligeable» et rappelle que les notes de ces cinq pays sont actuellement placées en perspective stable. Les prévisions de chute établies par Standard & Poor's font suite à une légère baisse remarquée au cours de l'année 2008. Durant l'exercice précédent, les envois de fonds des MRE ont enregistré une baisse de 2,4% par rapport à 2007. En tout, ce sont 53,65 milliards de dirhams qui ont été envoyés en 2008 par les MRE contre 57 milliards de dirhams en 2007. Les dernières statistiques de l'Office des changes abondent dans le même sens des résultats de l'étude de Standard & Poor's. Les chiffres de cet Office révèlent aussi que les recettes MRE ont porté sur une valeur de 7,011 milliards de dirhams contre 8,227 milliards de dirhams à fin février 2008. Soit une baisse de 14,8%. Par rapport à la moyenne des années 2004 à 2008, soit 6,901 milliards de dirhams, ces recettes ont enregistré une légère hausse de 1,6%. L'Espagne, qui accueille une grande masse de main-d'œuvre marocaine, a indiqué que les transferts d'argent des immigrés ont chuté de 7,1% en 2008, pour s'établir à 7,84 milliards d'euros. Le recul des transferts d'argent faits par les immigrés s'est fait ressentir avec plus d'acuité durant le dernier trimestre de 2008 avec une chute de 20%. La crise a rogné dans la capacité des émigrés à envoyer des devises dans leur pays d'origine. Les transferts d'argent constituent notamment «une source significative» d'investissement dans l'immobilier et contribuent «à l'accumulation de réserves de change et à la stabilité de la monnaie», note Standard & Poor's dans son étude.