Le chef de la diplomatie espagnole a fait l'objet d'un lynchage médiatique en Algérie pour avoir dit que l'autonomie est une forme d'autodétermination. Le prétendu ministre des Affaires étrangères de la prétendue république sahraouie a appelé le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, à «contribuer à une solution juste et durable du conflit du Sahara». «Nous voulons, une fois encore, adresser un appel pressant au gouvernement espagnol, qui demeure responsable de la situation que vit notre peuple, à contribuer à la solution juste et durable du conflit et éviter de faire partie de celui-ci», a déclaré mercredi dernier, Mohamed Salem Ould Salek. Ce membre de la direction du Polisario que seule la presse algérienne considère comme l'«homologue» de M. Moratinos estime que les récentes déclarations de ce dernier devant le Congrès des députés espagnols constituent un alignement sur la position marocaine. En fait, le chef de la diplomatie espagnole a indiqué devant le Parlement de son pays que la solution de l'autonomie est une bonne piste pour résoudre le conflit et que «il faut appliquer la méthode de la négociation pour définir des contours précis à la manière avec laquelle une solution négociée entre les parties peut servir pour reconnaître que le principe de l'autodétermination a été respecté». Plus clairement, le responsable espagnol invite le Polisario à préciser comment et dans quelles conditions il reconnaîtrait que le droit à l'autodétermination a été respecté. Sinon à quoi serviraient les négociations si l'autodétermination, selon le point de vue polisarien, demeure «l'organisation d'un référendum» ? Une consultation qui est techniquement irréalisable de l'avis de tous les secrétaires généraux et médiateurs onusiens qui ont eu à traiter ce dossier. Quel est le message envoyé par M.Moratinos ? C'est simple : il faut que le Polisario puisse comprendre que l'ONU n'imposera jamais la solution du référendum, et que l'on ne peut pas faire admettre au Maroc, par la négociation, ce que l'on n'a pas pu imposer ni par les armes ni par les petites combines diplomatiques algériennes. Le plan de l'autonomie, de l'avis de plusieurs spécialistes du droit international, est une forme d'autodétermination. Choisir, pour mettre fin à la souffrance de milliers de gens qui continuent à vivre dans les camps de Tindouf, d'emprunter la voie de l'autonomie, c'est emprunter la voie de l'autodétermination. Pourquoi alors priver toute une population d'une possibilité de choisir son destin et d'opter pour la possibilité de retourner à la mère patrie et de s'occuper de la gestion de ses propres affaires à travers les mécanismes démocratiques que garantit la régionalisation ? Hormis servir les intérêts de l'Algérie, il n'y a rien qui justifie l'obstination des dirigeants du Polisario.