L'Algérie instrumentalise la question des droits de l'Homme au Sahara pour saboter les efforts onusiens en vue de parvenir à une solution politique du conflit. Le tapage créé aujourd'hui sur la question des droits de l'Homme au Sahara porte la signature de l'Algérie. Le Conseil des droits de l'Homme, réuni mardi à Genève, s'est rendu à cette évidence. Hassan Boukili, membre de la mission permanente du Maroc auprès de l'ONU à Genève, a expliqué comment et pourquoi Alger accentue actuellement sa campagne autour de cette question. Isolée diplomatiquement sur la scène internationale, en raison de sa position contre-productive sur le dossier du Sahara, l'Algérie veut revenir aujourd'hui à la charge en attaquant le faux registre des droits de l'Homme, oubliant que la situation prévalant dans le Sahara marocain est bien meilleure que celle qui prévaut sur le territoire algérien. «La situation des droits de l'Homme en Algérie se dégrade, comme l'attestent les nombreux rapports sur les droits de l'Homme dans ce pays», a relevé M. Boukili. Le diplomate marocain a dénoncé, à cet égard, «la fixation singulière de l'Algérie sur le Maroc et son Sahara, au lieu d'investir dans l'assainissement de sa propre situation des droits de l'Homme». Reste à expliquer le motif de cette fixation. Intervenant au débat général sur la question de la «protection et de la promotion de tous les droits de l'Homme», le diplomate Boukili indique que «l'Algérie instrumentalise la question des droits de l'Homme au Sahara pour torpiller les efforts des Nations unies visant à parvenir à une solution politique, négociée et définitive de ce différend». Le responsable marocain précise que l'Algérie veut aujourd'hui faire chanter le Maroc sur le faux dossier des droits de l'Homme, après avoir échoué à faire accréditer auprès de l'ONU l'option «irréaliste» et «irréalisable» de «l'indépendance» du Sahara marocain. «Malgré les chantages et les manœuvres de l'Algérie, la question du Sahara connaît une dynamique de négociation enclenchée à Manhasset, grâce à l'initiative marocaine d'autonomie, qualifiée à trois reprises par le Conseil de sécurité de sérieuse et crédible». Dans le même registre, le Maroc a brocardé la lecture «réductrice» et «tronquée» du principe de «l'autodétermination à laquelle se livre la délégation algérienne». «L'Algérie se trompe d'époque et de lecture», a martelé le diplomate Boukili, précisant que le principe de «l'autodétermination» n'implique pas l'option de «l'indépendance» et que la solution d'autonomie proposée par le Maroc est une forme d'autodétermination. M. Boukili a renvoyé la délégation algérienne présente à Genève à la résolution 2625 de l'Assemblée générale de l'ONU qui consacre «tout autre statut politique», en l'occurrence l'autonomie proposée par le Maroc. La «démission» de l'Algérie et sa «dérobade» à ses obligations internationales est une réalité que la communauté internationale ne sait que trop. Mais cette situation ne pourrait perdurer sans qu'elle aggrave encore plus le calvaire de la population marocaine séquestrée dans les camps de Tindouf. Sur ce point, l'Algérie ne veut remplir ni ses engagements internationaux ni sa responsabilité morale, sachant que les violations des droits de l'Homme sont perpétrées sur son territoire.