Participer au développement du Maroc à travers un véritable partenariat stratégique pourrait atténuer l'impact de la crise économique espagnole. En novembre 2006, Fernando Martin, un homme d'affaires espagnol, très connu pour être le patron d'un grande société qui s'appelle Martinsa lance une OPA sur le géant de l'immobilier en Espagne, la société Fadesa. L'offre d'achat, qui s'élève à 4 milliards d'euros, est immédiatement acceptée par l'actionnaire majoritaire et fondateur de la compagnie, Manuel Jové. Ce dernier reçoit, en contrepartie de ses parts, un chèque de 2,2 milliards d'euros. La transaction surprend le monde des affaires en Espagne. Comment peut-on abandonner aussi facilement une affaire qui marche très bien ? À cette question, l'ancien patron de la boîte répondait par un silence total. Il préfère s'éclipser évitant toute sortie médiatique. Deux ans plus tard, la société commence à connaître d'énormes difficultés financières et finit par se déclarer officiellement, en juillet 2008, en cessation de payement. Manuel Jové, un homme d'affaires de 68 ans, connu pour sa capacité exceptionnelle à sentir les vibrations du marché bien avant les autres, a décidé de se diriger vers d'autres horizons. Il décide de s'installer au Maroc, ou plutôt, investir au Maroc étant donné qu'un homme d'affaires comme lui ne s'installe nulle part puisqu'il est toujours en mouvement. Sa nouvelle société immobilière dont il annonce la création, en juillet 2008 – au moment même où Fadesa déclarait sa faillite–, s'investit dans un grand projet au Maroc : la résidence de luxe AnfaPlace de Casablanca. Un projet qui n'est que le début d'une série de grandes réalisations immobilières notamment dans le domaine de l'immobilier de luxe et de tourisme que Manuel Jové sait très bien faire et vendre selon des connaisseurs de son parcours. L'histoire de la vente de Fadesa et le réinvestissement par Manuel Jové de son argent dans un projet immobilier au Maroc est très importante à analyser. Car, elle montre comment cet homme d'affaires avisé a senti la vraie signification de ce que les spécialistes des relations maroco-espagnoles veulent dire par l'expression «le Maroc est l'avenir de l'Espagne».Au moment où l'Espagne connaît une grave crise économique, aggravée par la stagnation de la demande dans l'immobilier, la réorientation de l'investissement dans ce domaine vers le Maroc, et la participation au développement du voisin du Sud devient une nécessité stratégique. Le Maroc est un pays qui est en pleine croissance, qui veut rattraper un énorme retard dans les infrastructures de base. Il a besoin de développer un tourisme professionnel sérieux et il dispose d'un projet prometteur dans le domaine agricole à travers le Plan Maroc Vert. Ce qu'il faut, du côté espagnol, c'est juste avoir un flair aussi aiguisé que celui de M. Jové.