Plus de 3,27 MMDH pour l'extension de l'Aéroport Tanger Ibn Batouta    Au Maroc, la viande demeure onéreuse malgré l'abandon du sacrifice de l'Aïd, Aziz Akhannouch appelé à contenir l'escalade des coûts    L'Egypte définit les modalités de mise en œuvre de la ZLECAf, avec des réductions tarifaires pour le Maroc    Les prix de l'acier en Inde en baisse sous l'effet des droits de douane américains, le Maroc pourrait tirer profit d'une réorientation des importations    Laboratoires Afric-Phar. Anas Sefrioui place ses hommes    Le groupe de la famille Badaa s'offre deux centrales solaires de toiture    Un nouveau ferry reliera Marseille à Tanger Med dès juin 2025    La France commence à restituer au Sénégal ses bases militaires dans le pays    Royaume-Uni : La popularité de Starmer en nette progression    CAF : Mercredi prochain , une AGE pour renouveler le Comex et les représentations au sein du Conseil de la FIFA    Liga: Report du match FC Barcelone-Osasuna en raison du décès du médecin du Barça    Botola D1/J24: Les Militaires s'offrent la première victoire de l'ère Santos !    Botola D1/J24: Le MAS perd deux points, l'IRT en gagne un !    Le Brésil confirme un premier cas de la nouvelle souche du virus mpox    Gérald Darmanin en visite au Maroc en quête de plus de coopération judiciaire    Les femmes représentent 36,3 % du personnel des administrations publiques    À Agadir, l'aménagement paysager des abords du Grand Stade confié à Atelier Vert et Tamesna Vert pour 41 millions de dirhams    L'UM6SS s'étend à Marrakech et Agadir avec l'ouverture de nouveaux campus pour la prochaine rentrée universitaire    Alerte météo : Neige, fortes pluies et rafales de vent pendant deux jours    Le temps qu'il fera ce dimanche 9 mars 2025    Les températures attendues ce dimanche 9 mars 2025    MAGAZINE : Villa Carl Ficke, un musée pour la mémoire    Bande dessinée : « Khaliya », l'amitié, l'altérité    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    L'Algérie entre les pièges de l'armée et les séductions de Washington... Les ressources du pays sur la table des négociations    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    Funérailles à Benslimane de la chanteuse Naïma Samih    L'aéroport Marrakech Menara optimise ses contrôles d'entrée    Donald Trump nomme Duke Buchan III, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc,    Le Roi loue les mérites et les nobles qualités de feue Naïma Samih    Tourisme. Le Maroc séduit les motards du monde entier à Rome    FRMB : les candidatures pour la présidence sont lancées    Interview avec Malika Lehyan : «Les progrès des femmes sont indéniables, mais il reste du chemin à parcourir»    Michel Onfray désavoue la politique permissive d'Emmanuel Macron à l'égard de l'Algérie et qui menace la sécurité intérieure française    Tensions lors de la marche du 8 mars à Paris    L'Université Chouaïb Doukkali commémore l'épopée de la libération et de l'unité nationale    Interview avec Khadija Ezzoumi : « Malgré les succès notables, des obstacles majeurs persistent »    Naïma Samih, l'icone de la chanson marocaine, est décédée    Le PJD réclame l'application de la loi 104.12 après avoir libéralisé les prix et laminé le pouvoir d'achat des Marocains    Le ministre des Affaires étrangères chinois : La Chine cherche à apporter des éléments de certitude à un monde rempli d'incertitudes    Le Maroc désigné à l'unanimité pour abriter le siège du bureau régional Afrique de la Conférence de La Haye    Le Conseil de la ville de Casablanca dément toute intention de vendre le Complexe Mohammed V    Présidence du Ministère public : appel au développement du réseautage informatique entre les secteurs impliqués dans la justice pénale    Duke Buchan III nommé ambassadeur des Etats-Unis au Maroc    La chanteuse marocaine Naïma Samih s'éteint, laissant un héritage musical intemporel    La Maison Blanche crée un groupe de travail en charge du Mondial 2026    Naïma Samih est décédée : retour sur la vie et la carrière de l'icône de la chanson marocaine    Tindouf : Un opposant au Maroc demande de retourner au Sahara    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Samir Bargachi : «Nous voulons que la société soit plus compréhensive»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 03 - 2009

Samir Bargachi, coordinateur général de l'association des homosexuels marocains, basée à Madrid, vient d'effectuer une visite au Maroc. Il explique les objectifs et les enjeux de son ONG.
ALM : Lors d'une récente visite au Maroc, vous avez exprimé le désir de l'association Kifkif de sortir de la clandestinité. Pourquoi aujourd'hui ?
Samir Bargachi : Nous ne sommes pas aussi pressés que cela. 2009 n'est pas une année sacrée pour nous. Nous savons que la loi marocaine interdit la constitution d'associations comme Kifkif, cette loi criminalise l'homosexualité. Mais la loi marocaine garantit le droit au rassemblement. Les homosexuels constituent en fin de compte une composante de la société marocaine. Nous ne sommes pas venus d'une autre planète. Les homosexuels sont finalement des enfants, des frères et des amis des citoyens marocains. Personnellement, je suis né dans une famille marocaine musulmane, à l'instar des autres citoyens. Seulement, nous ne sommes pas autorisés à nous organiser légalement dans le cadre d'un groupement. Nous voulons que notre société soit compréhensive à l'égard de notre existence. Nous savons que plusieurs obstacles se dressent devant nous. Il y a au Maroc un taux élevé d'analphabétisme, et nombre de citoyens ne connaissent pas encore leurs droits. Et ce qui est vrai de cette catégorie de citoyens, l'est également des homosexuels. Nous constatons que la loi marocaine cautionne la discrimination sur la base des pratiques privées. Les homosexuels marocains ne manifestent pas dans la rue. Nous ne sommes pas une ONG à scandales, comme certains le pensent. Il y a au Maroc des parties qui veulent donner une image déformée des homosexuels. Ils savent à l'avance que la loi n'est pas de notre côté, ils en profitent pour nous réprimer. Ils utilisent des arguments théologiques pour justifier leurs anathèmes, même s'il n'y a aucun consensus du point de vue du fiqh sur l'interdiction de l'homosexualité. Il y en a qui disent également que les homosexuels au Maroc sont le produit de la colonisation. Je leur réponds que la culture marocaine comporte autant d'évocations homosexuelles. Si les tenants de ces accusations ont le droit de dénoncer l'homosexualité, il y a un point qu'ils n'acceptent pas, en l'occurrence le dialogue. Nous croyons aux vertus du dialogue, mais ils ne veulent nous donner aucune possibilité de dialogue pour exprimer nos idées.
Quelles sont alors vos idées ?
Nous sommes un groupement de citoyennes et de citoyens marocains. Nous comptons parmi nous des musulmans, des juifs, des chrétiens, et des laïcs. Nous sommes unis dans le cadre d'un groupement pour susciter un débat d'idées. Nous souhaitons sensibiliser sur des sujets touchant à notre vie privée, en l'occurrence l'homosexualité. Nous ne faisons rien qui transgresse la loi. Nous rejetons l'accusation de déviation sexuelle que l'on nous colle, tout comme l'inculpation de vouloir faire dévier du droit chemin la jeunesse marocaine. Toutes nos activités restent des activités de sensibilisation et ne sortent pas du cadre juridique. J'insiste sur le fait que la loi marocaine garantit le droit au rassemblement. Le Maroc n'est pas un Etat policier. Voilà pour le volet juridique. Maintenant, il reste que la société n'est pas prête culturellement ni intellectuellement à soulever, de manière générale, la question de la sexualité. La sexualité reste un tabou au Maroc.
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'être un répondant de l'internationale des homosexuels ?
Je précise que la participation aux activités des mouvements homosexuels internationaux ne s'inscrit pas dans notre agenda. Je précise, également, que nous ne recevons aucun soutien financier de la part de parties étrangères. Nous finançons nos activités par nos propres moyens.
Etes-vous optimistes quant à la reconnaissance de votre association au Maroc ?
Au départ, personne au Maroc ne pensait que la femme allait jouir des droits que lui garantit, actuellement, le Code de la famille. La femme marocaine bénéficie aujourd'hui du plus grand nombre de droits à l'échelle du monde arabe. Il n'était dans l'esprit de personne que la femme marocaine allait engranger autant de droits, au même titre que l'homme. Mais cela a été rendu possible grâce aux efforts déployés par la société civile, les grands pas positifs franchis par l'Etat marocain, le rôle des médias nationaux progressistes et ouverts. A l'appui de cette ouverture indéniable, je citerai également les droits culturels reconnus à l'amazighité, les droits civils octroyés aux chrétiens … Nous espérons qu'il en soit de même pour la question des homosexuels.
En réaction à vos récentes déclarations médiatiques au Maroc, la présidente de l'Association «Bayt Al Hikma», Khadija Rouissi, vous accuse d'avoir menti sur sa disposition supposée à programmer la question de l'homosexualité dans le cadre de ses activités. Avez-vous réellement menti sur cette question ?
Je précise qu'il n'y a aucun rapport entre Bayt Al Hikma et Kifkif. Certes, j'ai eu un entretien avec sa présidente Khadija Rouissi qui m'a reçu dans sa propre maison. Elle m'a assuré de sa position positive à l'égard de l'homosexualité. Je rappelle que Khadija Rouissi avait dénoncé, ouvertement lors d'une émission sur 2M au sujet des événements de Ksar El Kébir, le lynchage des victimes de ces événements. Son association avait, par ailleurs, lancé un appel pour le respect des libertés individuelles. Je l'ai rencontrée pour la remercier pour sa position courageuse. Pour le reste, nous n'avons conclu aucun accord au sujet de la programmation par Bayt Al Hikma d'activités sur l'homosexualité.
L'AMDH soutient-elle réellement votre action au Maroc ?
La position de l'AMDH sur l'homosexualité est la même que celle de la Déclaration universelle des droits de l'Homme ratifiée par le Maroc. Cette Déclaration stipule clairement que l'orientation sexuelle de l'individu ne peut être un prétexte à la discrimination.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.