A la Une du dernier numéro de «Paris Match», on voit Ségolène Royal au bras d'un séducteur qui porte la soixantaine, tous les deux lunettes noires, tentant de marcher incognito dans les rues de Marbella. Alors que la galaxie People attendait le scoop de l'année, la photo derrière laquelle les plus professionnels des paparazzi ont usé leurs dernières semelles, celle de Rachida Dati, ministre emblématique de Nicolas Sarkozy, langoureusement tapie entre les bras du mystérieux père de la petite Zohra, voilà que «Paris Match» dégoupille une autre grenade amoureuse, celle de l'ex-candidate socialiste Ségolène Royal. Un retentissant coup éditorial doublé, à n'en pas douter, d'un bruyant coup politique. A la Une du dernier numéro de l'hebdomadaire parisien qui avait, avant tout le monde, fait du choc des photos à la fois une ligne éditorial et une devise commerciale, on voit Ségolène Royal au bras d'un séducteur qui porte allégrement la soixantaine, tous les deux lunettes noires, tentant de marcher incognito dans les rues de la vieille ville de Marbella, sur les terres historiquement sensuelles de l'Andalousie. L'heureux élu est un inconnu qui s'appelle André Hadjez. Il travaille dans l'immobilier et l'édition des jeux de société. «Paris Match» lance son scoop avec cette accroche : «Elle est arrivée à Pointe-à-Pitre sans mandat du PS. Auparavant elle avait fugué à Marbella pour une escapade romantique. Elle n'est jamais là où on l'attend». le tout sous ce titre qui se veut aussi innocent qu'accrocheur «Ségolène Royal, une femme libre». Ce n'est pas la première fois que la presse People s'intéresse avec autant d'intensité à la vie privée d'une femme politique qui vient à la fois de «s'affranchir» comme elle le dit elle-même, de son ancien compagnon François Hollande et qui ambitionne de jouer les premiers rôles en politique. Déjà en novembre 2008, deux poids lourds de la presse People «Closer» et «Gala» avaient publié des photos de Ségolène Royal en compagnie du très talentueux beau gosse de la satire politique française, l'ancien auteur «des guignols de l'info», Bruno Gaccio. Ils avaient été photographiés près de l'appartement de Ségolène Royal à Boulogne Billancourt. A cette époque, Ségolène Royal avait tardé à réagir, préférant traiter cette affaire par le silence et l'indifférence. Ce n'est pas la cas aujourd'hui avec «Paris Match». Ségolène Royal a donc décidé pour la troisième fois de porter plainte contre ce magazine. Il faut dire que l'hebdomadaire s'est livré à une vraie opération commando et a tenté de garder le secret jusqu'à la dernière minute pour éviter les fuites et garantir une amplification maximale à ce coup éditorial. Pour bien mesurer la colère de Ségolène Royal, le mieux est de prêter attention à la réaction de son entourage. Jean-Louis Bianco qui fait partie de son premier cercle : «C'est à l'évidence une volonté de déstabiliser, une méthode de charognards, une méthode de vautours c'est la politique par le trou de la serrure. On mélange la vie privée et ses actes de femme publique, elle sort d'une très forte séquence politique où elle a été à l'investiture d'Obama, elle a été à Belém au Forum social, elle a été aux obsèques du militant qui a été tué à Pointe-à-Pitre». Et parce que «Paris Match» qui a sorti le scoop et la radio de la Rue François 1er «Europe 1» qui assuré le service après-vente , appartiennent tous les deux au Groupe Lagardère dont le patron Arnaud est connu pour entretenir des liens étroits avec Nicolas Sarkozy, que certains proches de Ségolène Royal confient à des journalistes leur conviction que cette entreprise de déstabilisation dénoncée par Jean-Louis Bianco pourrait être orchestrée depuis l'Elysée.