Un atelier a été organisé pour réfléchir sur les problèmes qui menacent la zone humide de la Moulouya et sensibiliser à l'importance d'une approche rationnelle. Dans le but de sensibiliser décideurs et intervenants dans la gestion du bassin hydrographique de la Moulouya, l'Espace de solidarité et de coopération de l'Oriental a organisé une journée d'étude sur le thème de la «Gestion durable du bassin hydrographique de la Moulouya et de sa zone humide». Une journée qui vise à rationnaliser l'ensemble des activités se rapportant à l'agriculture, la pêche, l'industrie ou le tourisme dans cette zone. Elle tend également à contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement des bassins hydrographiques, aux conséquences des divers usages comme le gaspillage, la pollution et la dégradation du couvercle végétal. Intervenant lors de cette journée, le professeur Abdelkader Sbai a rapporté que l'interface entre la terre et la mer au niveau des côtes de l'Oriental souffre d'une incohérence juridique. Cela entrave la mise en place d'un arsenal juridique adapté à la spécificité des problèmes inhérents aux zones côtières. «Le littoral national ne fait l'objet d'aucune législation conçue pour son développement économique et la sauvegarde de sa biodiversité écologique», a-t-il fait remarquer. Le même son de cloche est relevé chez le chercheur Mohammed Melhaoui qui a mis en garde contre les menaces pesant sur la biodiversité aquatique de la Moulouya : «Le défi à relever c'est de savoir comment développer l'Oriental en protégeant l'environnement et sa diversité biologique et paysagère». Répondant à une question d'ALM, Mohammed Benata, président de L'Espace de solidarité et de coopération de l'Oriental, a précisé que l'action menée par les écologistes ne vise pas à entraver le développement de la région mais à sensibiliser à l'importance de la zone humide de la Moulouya. En effet, celle-ci forme une barrière naturelle de protection contre la pression anthropique ou les crues qui ont ravagé ces derniers temps Saidia et sa nouvelle station. Sa végétation absorbe l'azote et aide à préserver et améliorer la qualité de l'eau et de la végétation. Pour ces atouts, elle est considérée, à juste titre, comme l'un des écosystèmes les plus riches au monde. En somme, un atout à valoriser dans toute action de développement. «Les décideurs commencent à écouter nos points de vue. Ce qui prouve que cette peur est de plus en plus partagée. Avec des gens sensibles aux problèmes, on peut mieux maitriser les attentes, qu'elles soient d'ordre économique ou environnemental », ont noté d'autres intervenants. L'Oriental peut toucher plusieurs types de tourisme s'il parvient à concilier qualité de vie, richesse écologique et attraits touristiques.