Hassan a gagné un PC, multimédia dans une loterie organisée par une société industrielle. Il l'a utilisé pour la falsification des billets des 200DH. C'est l'été 2001. Hassan est en pleines vacances. La joie de sa réussite en cinquième année d'enseignement secondaire emplit encore ses veines. Il est vif, actif et toujours souriant. Sa relation avec Nadia n'est pas discrète, bien sûr. Seulement personne, dans leur quartier El Qods, à Mohammédia, ne peut confirmer s'il s'agit d'une relation d'adolescence passagère de grand amour ou d'amitié. Ils ont presque le même âge bien qu'elle vient de réussir en huitième année d'enseignement fondamental. Elle a seize ans et il la dépasse de huit ou neuf mois. «J'ai participé à la loterie d'un fabriquant de fromage…J'ai envoyé les tickets à l'adresse signalée à la télévision», lui a-t-il dit un jour. «Ce n'est que de la publicité, il n'y a pas de gain», lui répond-elle avec un ton moqueur. Un jour de juillet. Hassan n'a pas perdu une seconde pour se rendre chez Nadia. Il l'appelle. Elle descend de chez elle. «Qu'est-ce qu'il y a Hassan ?», lui demande-t-elle. «J'ai gagné, j'ai gagné», lui répond-t-il en sursautant de joie. Hassan a gagné dans la loterie et il a reçu un PC, multimédia. Une idée satanique passe par la tête de Nadia : « Pourquoi on n' essaie pas de falsifier les billets de deux cents dirhams?», lui propose-t-elle. Il refuse catégoriquement. Nadia insiste. «C'est une bonne idée, on fait seulement une expérience», lui dit-elle en tentant de le convaincre. De fil en aiguille, Hassan cède. Seul dans sa chambre, il prend un billet authentique de deux cents dirhams, le scanne, enregistre et imprime trois billets. «C'est très bon», crie-t-elle. Nadia se rend chez lui. Elle voulait s'assurer s'il a fait l'expérience ou pas. Elle l'embrasse lorsqu'elle s'est rassurée de son pas courageux. Elle lui demande de lui laisser deux billets. Il ne refuse pas. Nadia se rend immédiatement chez son amie, Sofia, du même âge qu'elle. «Tu vois ces deux cents dirhams», lui dit-elle en lui montrant les deux billets. Surprise, elle l'interroge : «Mais d'où est-ce que tu les as eus?». Nadia refuse de lui répondre et lui demande de se revoir après la rupture de jeûne. Les deux amies se rencontrent. Nadia tend un billet de deux cents dirhams à Sofia. «Tu achètes quelque chose pour avoir de la monnaie», lui propose-t-elle. Sans hésitation, Sofia qui ignore tout, s'adresse à un épicier de Derb Marrackeh. Elle achète deux paquets de Chips et un yaourt et reçoit de la monnaie. Nadia ne lui dit rien. «Tu vois ce bain maure, va voir la caissière». Naïve, Sofia s'adresse à la caissière, lui tend le billet de deux cents dirhams. La caissière le mis de côté et lui verse la monnaie. Sofia se dirige vers Nadia qui l'attendait dans la rue. La caissière examine le billet. Elle saute de sa place, sort du bain maure pour chercher Sofia. Quand les cris de la caissière leur arrivent, les deux filles courent. Un fourgon de police de passage freine. Les policiers en descendent et arrêtent les deux filles. La caissière donne le billet aux policiers. Ils sont conduits au commissariat. Il s'agit, bel et bien, de faux billets. Sofia qui ignorait tout s'est évanouie. Nadia dénonce Hassan. Tous les trois ont été déférés en état d'arrestation, devant le juge d'instruction près la Cour d'Appel de Casablanca.