La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca a déféré devant le procureur général du Roi près la Cour d'Appel de Rabat cinq activistes de la Salafiya Jihadia membres de la cellule de Berkane récemment démantelée. La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca a déféré, lundi 22 décembre, devant le procureur général du Roi près la Cour d'Appel de Rabat cinq activistes de la Salafiya Jihadia. Il s'agit des membres de la cellule islamiste, originaires de la ville de Berkane, qui projetaient de s'attaquer à des établissements bancaires pour s'accaparer de fonds nécessaires à l'acquisition d'armes à feu. Les accusés seront présentés devant le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme à l'annexe à Salé de la Cour d'Appel de Rabat. Les accusés sont poursuivis notamment pour « constitution d'une bande criminelle pour préparer et commettre des actes terroristes visant à troubler gravement l'ordre public », « appartenance à un groupe religieux non-autorisé » et « rassemblements publics sans autorisation », avait indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur. Ce groupe d'activistes de la Salafiya Jihadia a été démantelé le vendredi 12 décembre. Une source policière avait affirmé à ALM que d'autres suspects appartenant à la même cellule sont activement recherchés à Berkane. «La région de l'Oriental est généralement connue pour être le fief des activistes de la Salafiya Jihadia», observe la source sécuritaire. L'opération, menée à l'approche de la période de fin d'année, s'inscrit dans le cadre d'une vaste action policière destinée à neutraliser les cellules terroristes. A la veille des festivités du Nouvel An, l'alerte policière a été levée à son plus haut niveau en prévision de toute menace terroriste. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a déclaré en début décembre que son département disposait de données «qui nous incitent à faire preuve de prudence et de vigilance». «Nous faisons partie des pays visés», a averti le ministre Benmoussa. «Il y a au Maroc comme à l'étranger des parties et groupes qui visent des objectifs n'entrant pas dans le cadre de la pratique démocratique», a-t-il ajouté sans préciser les mouvements incriminés. Parallèlement à ces déclarations, des opérations policières menées en Europe, à Bruxelles et à Milan notamment, ont permis l'arrestation de plusieurs ressortissants marocains accusés de préparer des attentats terroristes en Europe en cette période de préparatifs à la célébration du Nouvel An. Pour rappel, des perquisitions effectuées en Belgique, suite à une requête de la justice marocaine, ont permis de découvrir un lance-roquettes chez un membre présumé du réseau Belliraj, en l'occurrence Abderrahim Bekhti. Ce dernier est accusé d'avoir volé ce lance-roquettes à l'armée belge. Dans le même contexte, la police italienne a annoncé l'arrestation à Milan de Rachid Ilhami, 31 ans, et Abdelkader Ghafir, accusés de «terrorisme international». Selon le parquet de Milan, les deux suspects auraient projeté des attentats contre deux casernes, une de l'armée et l'autre des carabiniers, dans la prériphérie de Milan, et auraient pensé dans les deux cas procéder à des attentats-suicide. C'est dans ce contexte qu'intervient l'action des services marocains. Le ministre Benmoussa, qui a évoqué les attentats de Bombay, a reconnu que le Maroc n'était pas à l'abri de la menace terroriste, appelant à une mobilisation tous azimuts pour contrer tout acte mettant en danger la vie des citoyens. L'opération, menée à Berkane, s'inscrit dans le droit fil de la «guerre préventive» destinée à étouffer dans l'œuf tout projet terroriste. «Cette opération a également permis la neutralisation, dans différentes villes du Royaume, de personnes recherchées dans le cadre d'affaires de terrorisme», indique le communiqué du ministère de l'Intérieur.