Le Fonds d'aide pour le théâtre reste pour Naïma Lamcherki le principal évènement culturel de ces trois dernières années. «Parmi les choses qui ont été positives en 2001, je ne peux que me féliciter de l'action du Fonds d'aide pour le théâtre créé par le ministère de la Culture, il y a trois ans. Ce fonds d'aide a donné un nouveau souffle au théâtre, une seconde vie. Ces dernières années, le théâtre est tombé en décadence. Le niveau de la créativité était très bas. Cette baisse de qualité s'explique par plusieurs raisons. D'abord, parce que les gens sont obligés de travailler avec des moyens extrêmement réduits, même si cela n'est pas vraiment une excuse. Avec peu de moyens, on peut atteindre un résultat d'un bon niveau. Il y a eu aussi le retrait de véritables professionnels, de gens qui avaient du respect pour le théâtre. Ils se sont retirés parce qu'ils étaient incapables de faire un bon travail avec un minimum de moyens. Leur retrait a laissé le champ libre aux parasites. Ça a été un danger pendant ces dernières années, un danger pour nos enfants: le goût s'est perdu. Les gens riaient de n'importe quoi. La culture esthétique, artistique s'était évaporée. Ce fonds d'aide a permis aux gens de s'exprimer, de revenir. Il a favorisé la création de nouvelles troupes. Avant la création du Fonds d'aide, il n'y avait pas de respect pour les auteurs. L'auteur est très important pour la réussite d'une pièce théâtrale. Il est le fondement de toute créativité.Depuis la création de ce fonds d'aide, le mauvais théâtre s'élimine peu à peu. Les personnes qui n'avaient rien à voir avec ce métier, qui lançaient des affaires commerciales, commencent à plier bagages. On assiste à l'éclosion d'une jeunesse magnifique et au retour des professionnels du théâtre. Un nouveau théâtre se bâtit, et cela fait plaisir à voir. »