Touhami Chniouer, président de la FRMJ, parle dans cet entretien des enjeux de la lettre royale, des moyens de financement du sport et de la gestion sportive. ALM : Dans sa lettre royale aux deuxièmes Assises du sport national, SM le Roi a établi un diagnostic accablant du sport national. Quelle lecture en-faites- vous ? Touhami Chniouer : La lettre royale est venue en temps opportun. Nous attendions justement l'intervention de SM le Roi dans le domaine sportif pour le développement de la politique sportive et pour que plusieurs actions anti-sportives qui minent le domaine disparaissent. Notons entre autres, la corruption, le clientélisme et le favoritisme qui doivent être exclus. Personnellement, j'allais démissionner de mon poste de président de la FRMJ en raison du manque d'encouragement et du soutien dont souffre notre fédération. Il nous est difficile devant le manque de moyens et d'infrastructures de réaliser des objectifs louables et de bons résultats. Mais actuellement, après la lettre royale qui était adressée aux deuxièmes Assises nationales du sport à Skhirat, nous sommes convainçus qu'il y aura une amélioration notable dans le sport dans notre pays. Et je tiens à vous faire part d'une bonne nouvelle. Le Maroc abritera en 2010 le championnat du monde juniors de judo. La lettre royale a étalé la réalité amère de la pratique sportive dans notre pays. Il est clair que le rendement des sportifs s'est détérioré. Le Souverain a insisté sur la multiplication et la diversification des moyens de financement du sport. Comment mettre en place cette recommandations ? En premier lieu, la question du financement du sport est primordiale. Ce financement doit bien sûr être étudié et traité de manière professionnelle. Le ministère de la Jeunesse et des Sports ne peut lui seul garantir ce financement. Il est nécessaire d'impliquer tous les acteurs de la société nationale pour réaliser de bonnes performances. Le sport est un organe qui, à l'instar d'autres secteurs, a besoin de plus d'adhésion. Il est du rôle de la primature et du secteur privé d'accompagner les disciplines sportives pour réaliser le succès souhaité. Je propose l'installation d'une caisse de financement des projets sportifs qui sera entre les mains de gens honnêtes. Le contrôle dans la gestion sportive est un facteur essentiel pour la bonne gouvernance. Comment imaginez-vous la concrétisation de ce mécanisme ? La mise en place des mécanismes de contrôle est un élément important dans la gestion sportive et pour arriver à une bonne gouvernance. Cependant, les mécanismes de contrôle doivent être examinés avant d'être mis en place pour permettre une évaluation adéquate. Le contrôle permet aussi de relever les lacunes qui lèsent le rendement du sport national. La vérification est importante et s'impose au sein de chaque fédération ou association sportive. Elle permet d'éviter les résultats non désirés tant au niveau financier qu'au niveau des résultats enregistrés lors des compétitions internationales. L'évolution de la pratique sportive se heurte au manque d'infrastructures. Comment vivez vous cet état de fait ? L'évolution et la promotion du sport ne peuvent être efficaces sans infrastructures adéquates. Par manque d'infrastructures, les préparations et les entraînements ne se font pas de manière régulière. Il s'agit d'un problème récurrent qui compromet la promotion du sport national. Des incidents graves se produisent de plus en plus sur les terrains des compétitions en raison du manque de sécurité et du manque d'infrastructures.