Mahjoubi Aherdane vient de désigner les membres du Conseil de la présidence du Mouvement populaire et dévoile le plan de bataille de cette nouvelle structure du parti. Mahjoubi Aherdane revient au Mouvement populaire, trois mois après avoir démissionné de la présidence de ce parti. Le leader octogénaire a réussi à obtenir un casus belli au sein du parti haraki, qui lui permet de présider une sorte de « conseil des sages» nommé «Conseil de la présidence». Cette nouvelle structure, déjà existante au sein du parti de l'Istiqlal, est revenue sur le devant de la scène mardi dernier, lors d'une réunion présidée par M. Aherdane. Ce dernier a procédé à la désignation de huit membres de ce Conseil, en dehors des structures dirigeantes du parti. Il s'agit de Qaydi Amehrouq, Moulay Ahmed Bouako, Ahmed El Asri, Mostapha Mechahouri, Mohamed Serghini, Omar Demnati, Mohamed El Krafsi et Mostapha Ababou. Le staff de M. Aherdane, qui «jouira de l'autonomie de gestion par rapport aux organes et structures du parti», a dévoilé sa feuille de route. Selon un communiqué du Conseil de la présidence, le staff veillera au «respect de la ligne politique du parti et des principes qui ont été derrière sa création et à la préservation de l'unité des rangs et du climat de concorde et de fusion qui règne au sein de ce parti, outre le fait qu'elle émettra et fera part de ses opinions vis-à-vis des développements politiques et des grandes causes nationales». A en croire le communiqué de cette instance, le staff de M. Aherdane fera office de think-hank dédié à fournir le parti en idées. Mais des militants harakis ne cachent pas leurs inquiétudes quant au risque que cette nouvelle structure constitue un blocage pour le fonctionnement des structures dirigeantes du parti. Cette crainte est partagée notamment au sein des courants opposés à la direction du parti, ceux-là mêmes qui ont précipité le départ de M. Aherdane. Le calme qui s'est rétabli au sein du MP au lendemain de la démission de M. Aherdane risque d'être de courte durée. Les opposants à l'ancien dirigeant du parti attendent avec impatience comment va fonctionner le nouveau Conseil pour réagir. Pour nombre d'entre eux, ce n'est que partie remise.