Les soldats américains resteront «probablement longtemps» en Afghanistan, selon le président Bush, alors que les dernières poches de combattants d'Al-Qaïda pourraient être nettoyées dans les prochains jours. Dans son ranch texan de Crawford, où il est en vacances, le président américain George W. Bush, qui a appelé ses concitoyens à être «patients», a déclaré vendredi à la presse : «je nous imagine là-bas pour une assez longue période». Et d'ajouter qu'il ne prendrait pas la décision de retirer les troupes américaines engagées que le commandant des opérations, le général Tommy Franks, l'ait assuré que la mission était achevée. Dans le même temps, le porte-parole du ministre afghan de la Défense, estimait que les dernières poches de résistance d'Al-Qaïda devraient être éliminées d'ici «trois à quatre jours». Le gouvernement, a-t-il ajouté, décidera alors si les bombardements américains «sont encore nécessaires». Selon des chaînes de télévision américaines, des troupes de l'armée de terre des Etats-Unis sont sur le point de partir pour Kandahar où elles remplaceront les Marines qui sont déployés dans cette ville du sud de l'Afghanistan. Pour sa part, le Pentagone s'est refusé à s'engager sur un arrêt prochain des bombardements. Quant au chef du réseau Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, réapparu sur les ondes de la chaîne télévisée qatariote Al-Jazeera dans une video diffusée intégralement jeudi soir, il est toujours introuvable. Dans son message, Ben Laden avait défié à nouveau les Etats-Unis contre lesquels il a appelé à la guerre sainte et il a rendu hommage aux auteurs des attentats du 11 septembre. L'enregistrement a ravivé le spectre du terrorisme quelques jours après l'arrestation d'un passager d'avion britannique aux chaussures piégées. Richard Reid, 28 ans, qui a tenté le 22 décembre de faire exploser un vol Paris-Miami d'American Airlines s'est vu refuser une mise en liberté sous caution par un juge fédéral de Boston (dans l'Etat du Massachusetts). Reid fréquentait la mosquée de Brixton, dans le sud-ouest de Londres, tout comme le Français d'origine marocaine Zakaria Moussaoui, accusé de complicité dans les attentats du 11 septembre et lui aussi détenu aux Etats-Unis. Aïcha El Wafi, la mère de Moussaoui, a réclamé sur les télévisions américaines un procès équitable. Moussaoui doit comparaître le 2 janvier devant un tribunal fédéral. Par ailleurs, une troisième réunion de militaires de pays candidats à la Force Internationale d'Assistance pour la Sécurité en Afghanistan (ISAF) s'est tenue vendredi, près de Londres. La composition de l'ISAF doit encore être finalisée, mais, selon le ministère britannique de la Défense, une annonce devrait être faite «lundi ou mardi».