Bouthayna Iraqui, présidente de l'AFEM, a pris part à la réunion de l'Association mondiale des femmes chefs d'entreprises. Dans cet entretien, elle revient sur les orientations de l'AFEM, la crise mondiale et son impact sur le Maroc. ALM : Vous travaillez sur un nouveau projet. De quoi s'agit-il ? Nous sommes en train de finaliser le programme «we win technologie» financé para l'Union européenne. À travers l'Association mondiale des chefs d'entreprises, l'UE prévoit un budget de 70.000 euros pour l'AFEM pour la mise en place d'une plate-forme d'échanges de coordonnées entre les femmes marocaines chefs d'entreprises. Au sein de l'AFEM, nous allons programmer des séances de formation pour les adhérentes pour leur apprendre comment utiliser cette plate-forme de mise en relation professionnelle. Ce fonds de 70.000 euros à été levé a travers l'association des femmes chefs d'entreprises En matière d'affaires, quelles sont vos orientations ? Au sein de l'AFEM, nous avons fixé nos orientations. D'abord, il est question de créer une région maghrébine, consolider les relations Sud-Nord et Méditerranée, renforcer nos rapports avec le Moyen-Orient car il y a des opportunités dans cette région et enfin s'ouvrir sur le marché asiatique. En tant que chef d'entreprise, quel sera l'impact de cette crise mondiale sur le Maroc ? Vous savez, cette crise financière internationale est amplifiée par un facteur confiance. Et c'est ce facteur confiance qui menace en premier lieu le Maroc et la Bourse de Casablanca. Vous savez, la notion du psychologique est très importante. Pour les chefs d'entreprises, ils doivent s'attendre à une ou deux années de récession. Mais, il ne faut pas paniquer. Dans ce genre de situation, les entrepreneurs qui opèrent dans une économie physique seront moins touchés que ceux qui sont dans l'économie virtuelle. Pour les banques marocaines, il n'y a pas de soucis. Au Maroc, Bank Al-Maghrib, qui est un véritable gendarme, a imposé des règles prudentielles. C'est pour cela que je dis que nos banques sont en bonne santé et qu'elles vont résister. Pour la loi de finances, l'AFEM n'a-t-elle pas de propositions ? Avec la CGEM, nous avons formulé des propositions transversales. Pour montrer que la CGEM et l'AFEM sont sur la même longueur d'onde, la semaine dernière, j'ai présidé à la place de Moulay Hafid Elalamy, une réunion annonçant la création des Business Angels, à casablanca. C'est une première. Pour la loi de finances, nous avons discuté une discrimination positive sur les taxes. Mais, cela va faire des femmes chefs d'entreprises une minorité assistée. On a refusé cette discrimination. C'est un choix. Nous sommes compétitives. Nous sommes des chefs qui créent de l'emploi et de la valeur ajoutée. Nous préférons canaliser nos efforts sur les moyens ou autres outils pour faciliter le travail des femmes.