Un programme a été mis en place afin de constituer des groupes d'élèves écoutants et des formateurs encadreurs pour assurer le suivi des centres d'écoute destinés aux collégiens. Dans le but d'accompagner les établissements scolaires dans leurs efforts de sensibilisation à l'importance des centres d'écoute destinés aux jeunes en situations difficiles, l'association Aïn Alghazal 2000, en partenariat avec la délégation du ministère de l'Education nationale et l'ambassade des Pays-Bas au Maroc, vient de lancer son projet de création de centres d'écoute pour élèves dans quatre collèges périphériques de la ville d'Oujda. Ainsi, les établissements Abdelkhalek Torres, Abi Inane, Riad et Belgadi accueilleront les animateurs spécialisés en écoute et en formation d'encadreurs d'écoute. La généralisation de l'expérience sur l'ensemble des écoles de la province dépendra en partie du degré de réalisation des objectifs convoités. «La tâche n'est pas facile du moment qu'il faut remédier aux difficultés qui poussent plusieurs élèves, confrontés à des situations de précarité, à recourir à la consommation de drogues, aux idées extrémistes, aux vols et aux rapports sexuels non protégés», précise la note explicative présentée à l'occasion de la sélection des collèges demandeurs d'un mécanisme de prise en charge qui a eu lieu mardi 14 octobre. Une activité, qui coïncide avec la visite qu'effectue Jos Van Aggelen, ambassadeur des Pays-Bas au Maroc à Oujda pour s'enquérir du projet. Mr Van Aggelen a exprimé les vœux de voir d'autres partenariats fructifier avec les associations locales. Il a aussi plaidé pour une généralisation de la culture du dialogue comme outil d'absorption des problèmes que peuvent rencontrer les jeunes. Sur le plan pratique, la démarche consiste à choisir dans chaque établissement deux filles et deux garçons et de développer chez eux les capacités de «leaders» pour maîtriser les techniques communicatives appropriées à ce type d'écoute. Les élèves bénéficiaires arrivent à communiquer leurs difficultés et à briser le silence sur des sujets qui leur tenaient à cœur sans pour autant se démarquer de leur rôle d'élèves en quête de réponses à des préoccupations et attentes afférentes à leur âge. La gestion des conflits constituera la pierre angulaire d'un tel travail. Quant au public cible, il n'est pas limité aux seuls élèves du moment que les associations des parents d'élèves ainsi que les enseignants auront leur mot à dire pour cadrer l'ensemble des ateliers réservés à ce mécanisme de prise en charge pour une écoute efficace et spécialisée. «Nous visons à approfondir cette expérience pionnière dans quatre collèges pour l'élargir dans un second temps aux autres établissements de la ville», a expliqué à ALM Khadra Mehdi coordinatrice du projet. De son côté, Me Zahra Zaoui, cheville ouvrière et présidente de Aïn El Ghazal 2000, a précisé que «l'école en tant qu'espace de sensibilisation et de mise en garde contre les périls qui guettent la jeunesse marocaine, reste un lieu de référence pour ceux qui s'intéressent à la prévention et à l'adoption d'attitudes saines au sein de la société».